Epica nous a proposé Omega Alive, un concert en live stream le 12 juin 2021, quelques mois après la sortie de son huitième album, Omega. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le fer de lance du metal symphonique néerlandais s’est donné les moyens de nous offrir un show de grande qualité.
Epica nous avait prévenu : ce concert live stream serait tout simplement la plus grosse production de sa carrière. De quoi de nous mettre l’eau à la bouche, sans trop en révéler. Malgré quelques photos postées, les heures précèdent le coup d’envoi, difficile d’imaginer ce qu’il nous attendait. L’une des rares informations transmises était que le show serait découpé en 5 actes…
Bien qu’un grand nombre de groupes soit déjà passé par l’épreuve du concert filmé sans public, Epica réussit à nous proposer quelque chose d’encore différent. Mais en contrepartie, la formation ne joue pas en direct, le tout ayant été cinématographié avant la diffusion. Certains fans semblaient déçus, après avoir espéré un moment de proximité et d’interaction avec le groupe… Mais honnêtement, vu le résultat, ça valait bien la peine d’y renoncer.
Chaque acte est précédé de quelques images racontant une histoire. On voit une petite fille qui se réveille dans son lit et part explorer un labyrinthe (celui de la pochette d’Omega). Elle y croise une Simone tantôt tentatrice, une pomme à la main, ou déesse sur un immense trône : un univers mystique et fantastique fascinant. Mais venons-en au principal : le set et la performance du groupe.
Omega Alive : un live stream retraçant la carrière d’Epica
Acte 1 : Overtura
Après un générique et l’ouverture du premier acte durant l’introduction « Alpha », le concert démarre logiquement avec « Abyss Of Time ». Des danseurs apparaissent au fond, derrière la batterie de Ariën Van Weesenbeek. Les musiciens sont très complices et ravis de jouer ensemble. On a presque l’impression d’écouter l’album : tout est parfaitement exécuté, et la voix de Simone impeccable de justesse, en chant clair et lyrique. « The Skeleton Key » offre un joli moment lorsque le chœur d’enfants entre sur scène.
On continue avec… « Unchain Utopia ». Surprise peut-être, car Omega Alive ne permet pas d’apprécier Omega dans son intégralité, comme le titre aurait pu laisser entendre. De nombreux groupes ont fait des lives dédiés à un album en particulier. Ce ne sera pas le cas avec Epica ! Ceci dit, la setlist donne quand même la part belle au dernier disque. Sur ce titre phare de The Quantum Enigma, des artistes jouent avec le feu, des flammes dans les mains… un peu comme The 119 Show de Lacuna Coil, en plus grand.
Acte 2 : Magnituda
Ambiance plus sombre et tenue goth pour Simone Simons pour cette deuxième partie. Retour à l’époque The Divine Conspiracy avec un classique, « The Obsessive Devotion ». Le groupe continue avec une petite surprise, « In All Conscience ». Ce titre est seulement une B-side de The Quantum Enigma : c’est pourtant une très belle chanson, qui met en lumière la voix sublime de Simone. Tant qu’on parle de TQE, voici le single efficace de l’album : « Victims of Contingency », ça envoie, surtout après une ballade ! Quelques effets pyrotechniques accompagnent la musique, tandis qu’une pluie drue s’abat sur le groupe lors du dernier refrain !
Acte 3 : Elysia
Changement de tenue et de décor avec des symboles de l’univers Omega. Seulement deux titres pour ce nouvel acte, mais quel acte ! Malheureusement, la trilogie Kingdom of Heaven est incomplète, mais ne boudons pas notre plaisir. On commence logiquement avec « Kingdom of Heaven », tiré de Design Your Universe. Un des morceaux préférés des fans d’environs 13 minutes, épique avec ses différentes parties. Coen Janssen quitte son clavier un instant pour s’amuser avec les deux guitaristes. Et puis vient le joli moment où le rythme ralentit et où la guitare d’Isaac Delahaye devient acoustique pour accompagner Simone tout en douceur.
On revient à l’album Omega avec « Kingdom of Heaven – part 3 ». Des acrobates sont suspendus sur un lustre géant. Le moment fort est sans doute lorsque Coen s’assoit à un piano en feu. C’est l’instant de gloire du claviériste, dont le talent est mis en lumière durant ce morceau spectaculaire. Le gong d’Ariën retentit et s’enflamme pour marquer la fin de la chanson, et de l’acte.
Acte 4 : Gravita
Vous le savez, on change encore de décor, et de robe pour Simone. On retrouve la chanteuse au milieu d’une chorale pour interpréter la ballade « Rivers » a cappella. On aime ou pas cette version, en tout cas le groupe nous propose quelque chose de différent, et on ne peut que le saluer. Un moment suspendu qui semble avoir ému les fans. Une guitare électrique retentit, accompagnée d’un piano : c’est l’intro de « Once Upon A Nightmare ». Coen Janssen est derrière un piano à queue, et Isaac Delahaye nos octrois des solos de guitar hero. Un passage assez jouissif. La lumière revient sur Simone, au centre d’un cercle enflammé, les musiciens autour d’elle. La caméra navigue pour filmer les instrumentistes un par un. Encore une fois, la scénographie est au service de la musique, la rendant encore plus vibrante.
Acte 5 : Alpha & Omega
Dernière partie, qui ne comporte pas moins de 4 titres. « Freedom – The Wolves Within » fait entrer des danseuses en shorts et t-shirt Epica. Pourquoi pas. Retour en arrière avec « Cry For The Moon ». Des images d’archives du groupe en live apparaissent à l’écran. Simone s’adresse aux spectateurs pour la première fois de la soirée : elle explique que ce tout premier titre d’Epica est sorti il y a 20 ans, tandis que les musiciens rejoignent l’équipe technique, nous montrant les coulisses de l’évènement quelques instants. La chanteuse remercie les fans avec que le morceau ne reprenne et s’achève par un solo de batterie. Avant-dernière chanson du programme : « Beyond The Matrix ». Quatre jeunes hommes agitent des drapeaux au fond de la scène. Le morceau se finit sur une pluie d’étincelles. Enfin, c’est le moment de conclure cette soirée qui s’est révélée aussi grandiose que surprenante.
On termine donc avec « Omega – Sovereign of the Sun Spheres », dernière piste du 8e opus des Néerlandais. Autant dire que la chanson fait office de bouquet final. Musicalement, elle offre émotion et growls acérés. Visuellement, artistes acrobates et pyrotechnie accompagnent le groupe. Et puis, lors des derniers instants, tous les artistes présents rejoignent le combo : cracheurs de feu, danseurs, mais aussi la chorale d’enfants, au milieu d’effets pyrotechniques à gogo. Le générique de fin déboule brusquement à peine la chanson terminée.
Avec son live stream Omega Alive, Epica frappe fort. Bien sûr, on pourra trouver quelques points négatifs, comme l’absence de certains titres très attendus (« The Code Of Life », « Kingdom of Heaven Part 2 »…) Si durant les premières minutes certains peuvent être déroutés, on se rend compte rapidement que le choix du groupe est plus que gagnant en nous présentant quelque chose d’inédit entre film, live, clip vidéo et performance artistique, pensé dans les moindres détails. Epica a mis la barre très haut en nous proposant certainement l’un des meilleurs live streams de ces derniers temps. Meilleur que Nightwish ? Possible… Maintenant au tour de Within Temptation !
Photos : captures d’écran d’Omega Alive.
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