Le groupe de metal symphonique Nightwish était de passage à l’AccorHotels Arena de Paris lors de la tournée Decades. Je m’y suis rendue.
Nightwish… Je ne sais même pas comment commencer cet article. Allons bon. J’ai découvert Nightwish à l’époque de Once, et j’ai acheté cet album dans ma Fnac, en même temps que… Remagine d’After Forever. Alors forcément, Floor Jansen dans Nightwish, je ne suis pas contre. Encore moins après avoir visionné l’impressionnant blu-ray live Showtime, Storytime filmé au Wacken 2013. Alors après quelques hésitations (prix du billet, taille de la salle), je me décide à prendre un billet « carré or ». Je serais normalement assise pas trop loin de la scène. La perspective d’être noyée dans une fosse immense ne me disant rien, j’opte pour un siège, et tant pis si c’est pas très rock’n’roll.
J’arrive à Bercy en avance, et entre assez rapidement. Je découvre alors ce que c’est, un spectacle dans ce genre de salle : du merch et des boissons hors de prix (40€ le tshirt), un groupe qui joue dans un hall en attendant l’ouverture des portes. Je regarde un peu autour de moi, et je constate que le public est composé de personnes de tous âges, de tous styles. Lorsque j’entre, je vois la salle de haut, et je suis quand même impressionnée. Je m’installe sur mon strapontin, je me dis mince, pour 70€ j’ai l’impression d’être sur un tape-cul. Et j’attends l’arrivée de Beast In Black. Je ne connais pas du tout ce groupe, j’ai juste cru comprendre que c’était heavy kitsch… Un contact sur Instagram me dit « Mais si c’est sympa tu verras ». Bon. Pas le choix que d’écouter de toute façon, maintenant que je suis là !
Beast in Black : une première partie surprenante
L’Arena continue de se remplir peu à peu lorsque les finlandais de Beast In Black commence leur set. Ce groupe, formé en 2015, n’a alors qu’un seul album à son actif, Berserker, le second sortant quelques mois après cette tournée. Et petit à petit, il faut l’avouer, le groupe parvient à mettre l’ambiance. Leur style heavy à claviers sauce 80’s est kitsch à souhait, mais amusant. On se laisse prendre au jeu, on tape dans les mains, on a envie de danser. Il faut reconnaître que c’est efficace, même si je suis sûre que certains sont restés de marbre face à cette performance. On n’est pas dans le metal sympho avec Beast In Black, mais le pari est réussi. Et puis il faut dire, Yannis Papadopoulos a une sacrée voix !
Et la magie de Nightwish opère…
Si on s’est bien amusé en première partie, c’est évidemment Nightwish que l’on est impatients de voir ce soir. Cette tournée fête les 20 ans de carrière du groupe, c’est donc un voyage à travers sa discographie que l’on va vivre ce soir. Tous les albums seront représentés, de Angels Fall First (1997) à Endless Forms Most Beautiful (2015).
Après une annonce nous demandant d’éteindre nos téléphones afin de profiter des deux heures de show et un compte à rebours, Troy Donockley entre seul en scène pour nous guider en douceur dans l’univers du groupe. Emppu Vuorinen lance le riff d’intro de « Dark Chest of Wonders », et là, la machine Nightwish est lancée, avec écran géant et pyrotechnie. La reine Floor entre face à un public conquis d’avance. On continue avec « Wish I Had An Angel », superbe duo entre Floor et Marco Hietala, où le décor revêt les couleurs de la pochette de Once.
Après ces deux titres, certes déjà anciens, le groupe commence à vraiment replonger dans son histoire. « 10th Man Down », « Come Cover Me » et « Gethsemane » nous ramène à l’ère Tarja (première chanteuse du groupe), invitant Floor a chanter d’une voix classique, mais en ajoutant sa personnalité. Pas question pour elle de « reprendre » ces chansons, mais bien de nous les refaire découvrir sous un jour nouveau, à l’image de « Sacrement of Wilderness ». La chanteuse très souriante, nous invite à chanter avec elle sur « Elan », à danser sur « I Want My Tears Back ».
C’est dans ces moments-là que, malgré ma vue sur la scène entière, je regrette de ne pas être en bas, dans la fosse. En gradin, il y a des personnes qui mangent des sandwiches, filment le concert, ou des familles qui ont l’air de regarder le show comme le film du dimanche soir sur le canapé. Une autre ambiance donc. Leçon retenue. Ceci dit, je passe un très bon moment, même si certains titres m’enthousiasment un peu moins (ceux de Angels Fall First ou Wishmaster, question de goûts personnels). Reconnaissons quand même que la version live 2020 avec Troy et Floor de « The Carpenter » me ferait aimer cette chanson. Les titres s’enchaînent, les allers-retours dans le passé et le présent continuent : « The Kingslayer » avec une Floor majestueuse, les classiques « Nemo », ou « Slaying The Dreamer ».
Un final grandiose
Puis après une bonne heure et demi de show, les musiciens partent, et reviennent pour un « rappel ». L’heure de deux grands monuments de la discographie de Nightwish est venu, afin de clore cette soirée en beauté. « The Greatest Show On Earth », petit chef d’œuvre d’une vingtaine de minutes, retrace la création de la Terre, mélant une intro piano/voix lyrique, parties instrumentales et riffs metal.
Ce titre pourrait suffire à conclure la soirée tellement il est fort. Mais reste à écouter LE titre, celui dont l’enregistrement au Wacken 2013 a époustouflé tout le monde (voir le nombre de vidéos sur Youtube qui commentent la performance). « Ghost Love Score » est devenu le titre phare de Nightwish, et certainement une référence pour tout le metal symphonique. Et si nous pauvres fans exultons, la talentueuse Floor est quand même attendue au tournant. Tout le monde veut ressentir l’émotion, et veut se retrouver sur le cul lors du final bluffant (le « Floorgasm »). Si ce soir sa voix est un peu moins puissante, elle n’en demeure pas moins impressionnante de justesse, passant du chant lyrique au chant rock, le tout en sautillant, headbangant… Chapeau.
Ainsi s’achève cette soirée avec le plus grand groupe de metal symphonique. Deux heures de beau spectacle pour les fans, avec une setlist particulière : certains titres joués ce soir ne le seront peut-être plus jamais… Quel bonheur d’avoir enfin vu Nightwish en concert. Lorsqu’ils reviendront à Paris, j’en serais, c’est sûr ! Et en fosse…
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