SCORPIONS – Rock Believer Tour 2023 – Zénith de Lille – 09 Mai 2023

1 an. Il fallait s’armer de patience, côté Nordistes, pour pouvoir aller applaudir Scorpions sur la scène du Zénith de Lille. La faute à la blessure du guitariste Matthias Jabs ayant contraint le groupe Allemand à annuler quelques dates l’an passé. Dont celle des Hauts-de-France le 15 mai 2022. Côté tournée, la Capitale des Flandres apparait comme étant la première des 26 dates de ce Rock Believer Tour 2023.

Nous voici donc en ce 9 mai 2023 devant les abords déjà bondés de l’Arena deux heures avant le concert. Ce qui en dit long sur le remplissage à venir dès l’ouverture. Les plaques des voitures croisées dans le parking souterrain nous faisant même comprendre que les fans les plus inconditionnels n’ont pas hésité à parcourir parfois plusieurs centaines de kilomètres pour venir voir leurs idoles. Venant même pour certains du pays d’origine de notre quintette, si on prête attention à leur conversation en langue germanique.

Dès 20h00, le groupe de hard rock Thundermother assure la première partie. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les 4 Suédoises nous offrent un show du tonnerre ! On ne pouvait pas espérer mieux pour chauffer les plus de 6.000 spectateurs présents dans l’enceinte, si on en croit un quotidien régional. Le Zénith annonçait même, en fin d’après-midi sur ses réseaux sociaux, que l’évènement se tenait à guichet fermé.

67 ans. C’est la moyenne d’âge des 5 membres. Klaus Meine, le chanteur, et Rudolf Schenker, le guitariste rythmique, vont en effet tous deux sur leurs 75 printemps, tandis que le bassiste Polonais Paweł Mąciwoda, le cadet du groupe, a soufflé sa 56ème bougie en février dernier. Sur le papier, on pourrait croire qu’on aurait droit à une prestation en demi-teinte, et même éteinte par l’âge avancé des deux aînés. Alors, que vaut le groupe Scorpions aujourd’hui, après 58 ans d’existence ?

Un grand rideau estampillé du logo emblématique se dresse devant la scène. Il est passé 21h00 quand les premières notes de ‘Gas In The Tank’ se diffusent dans toute la salle. Quant au public, déjà chauffé par les Suédoises, il ne se fait pas prier pour exprimer sa joie. Le rideau tombe, en faisant découvrir un deuxième sur lequel on peut lire : « Are You Ready Rock ?* » (* Êtes-vous prêts pour du Rock ?). C’est alors que les voix de toute l’assemblée se lient à l’unisson dans un incroyable « Ouais ! » qui a dû résonner au-delà de la Métropole Lilloise.

Le spectacle commence, les titres défilent dans un rythme incroyable qui nous tiendra en haleine pendant plus de 90 minutes. Rudolf, Matthias, Paweł et Mikkey accompagnent parfaitement les chants de Klaus. Les notes s’enchaînent et nous transportent. On reprend volontiers en chœur certains refrains et passages lorsque Klaus nous invitent à le faire, micro en l’air ou pied de micro en avant. Qui a dit que leur moyenne d’âge est de 67 ans ? En tout cas, leur énergie est bluffante. Je ne m’attendais pas à aussi génial !

La scène est également spectaculaire. Outre un espace qu’il lui est possible d’occuper sur toute la largeur, une avancée permet au groupe de se diriger plus près des gradins. Derrière, Mikkey Dee et sa batterie trônent fièrement au sommet d’une petite pyramide. Un écran géant occupe intelligemment l’arrière-plan. Sur les côtés, à l’extérieur, deux grands écrans permettent au public le plus éloigné de profiter de chaque instant grâce aux caméramen filmant en continu. Quant aux projecteurs, ils prennent parfaitement possession de tout l’Arena.

Après un délicieux ‘Send Me An Angel’ m’ayant donné des frissons – la faute à tous ces téléphones allumés dans le public qui reprenait en chœur le refrain – Klaus Meine prend la parole. Derrière lui, un air sifflé bien connu annonce ‘Wind Of Change’. Dans son discours, Klaus explique qu’on ne peut plus associer un vent de liberté à la Russie. Que son cœur dit « Ukraine », et qu’il attend que le vent change. Ces nouvelles paroles sont projetées sur les écrans. On voit un mur qui s’effondre, des oiseaux qui s’envolent. Les projecteurs envoient des couleurs bleues et jaunes. Un symbole de paix apparait. Émouvant.

Alors qu’on pense en avoir déjà pris plein les oreilles, Mikkey démarre un succulent solo de batterie. Le jeune batteur de 60 ans, parachuté en 2016 et n’ayant contribué qu’au dix-neuvième album ‘Rock Believer’ décharge toute son énergie sur son matériel, pour la plus grande joie du public qui l’acclame. Un véritable régal à suivre également avec les yeux, car les caméras n’en loupent pas une miette. Ses mouvements aussi frénétiques que précis ajoutent un charme incomparable, tandis qu’un jackpot virtuel s’anime sur l’écran géant derrière lui.

Il n’existe pas de bon concert sans rappel. Et ‘Rock Believer Tour’ ne déroge pas à la règle. Adepte de setlists, je m’en étais procuré une sur internet. Fiable, parait-il, à 91 %. Un titre que j’aime particulièrement n’apparaissait pas. J’étais d’ailleurs un peu triste de ne pas pouvoir l’entendre en live, moi qui assiste à un concert de Scorpions pour la première fois de ma vie. Klaus s’écrie : « I love you Lille » avant d’annoncer ‘Still Loving You’. Le bonheur. Cette chanson est finalement interprétée. L’émotion aussi. Car le public communie avec ses idoles, une fois de plus. Les paroles chantées en cœur, les projecteurs peignant les spectateurs d’un beau rouge passion. Le show aura donc été assuré par 6.000 et 5 personnes, ici, ce soir…

La foule commence à se diriger vers la sortie. Je reprends mes esprits et me mets à suivre le mouvement. Le parking n’est pas très loin, il suffit de franchir une allée et il se trouve un peu plus bas. Mais des agents de sécurité se mettent en file pour nous empêcher de la traverser. Plusieurs voitures sortent rapidement du Zénith. De grosses cylindrées noires Allemandes. À l’intérieur de la seconde, on aperçoit Klaus à l’arrière. Le public présent l’acclame, il nous répond en faisant signe. Ses quatre compères sont répartis dans d’autres voitures. Je n’ai jamais vu des artistes partir si rapidement ! Il faut faire vite, il reste 25 dates avant la dernière de la tournée en juillet.

Un évènement Gérard Drouot Productions et Verone Productions

Rédaction et photos : David Pawlak

Setlist

  1. Gas In The Tank
  2. Make It Real
  3. Th Zoo
  4. Coast To Coast
  5. Seventh Sun
  6. Peacemaker
  7. Bad Boys Running Wild
  8. Delicate Dance
  9. Send Me An Angel
  10. Wind Of Change
  11. Tease Me Please Me
  12. Rock Believer
  13. New Vision
  14. Blackout
  15. Big City Nights
  16. Still Loving You
  17. Rock You Like A Hurricane

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