VISIONS OF ATLANTIS – Entretien avec Clémentine Delauney et Michele « Meek » Guaitoli

Les Pirates sont de retour ! Le groupe de metal symphonique VISIONS OF ATLANTIS présente un nouvel album, Pirates II- Armada, se dévoilant plus puissant et ambitieux que jamais. Naviguant vers un succès grandissant, la formation européenne propose avec ses nouveaux titres un voyage épique à bord du navire dirigé par un duo vocal désormais emblématique, Clémentine Delauney et Michele « Meek » Guaitoli.

Visions of Atlantis
Crédit photo : Robert Eikelpoth /  éditée par Blake Armstrong

Comment vous sentez-vous maintenant que le nouvel album Pirates II – Armada est sorti, il y a quelques jours ? Quelles ont été les réactions des médias et du public, en êtes-vous satisfaits ?

Clémentine : Oh, oui, jusqu’à présent, les réactions sont absolument incroyables. Et à l’unanimité, très bonnes. Les critiques et les notes que les gens donnent à notre musique sont très élevées. Et je dirais même plus élevées que pour Pirates. Nous sommes donc très heureux par ces retours. Et nos fans nous écrivent chaque jour pour nous dire à quel point ils aiment l’album. Ils changent constamment d’avis quant à leur chanson préférée, parce qu’ils commencent à les aimer toutes autant que nous ! Donc de beaux retours jusqu’à présent. Et oui, nous sommes très heureux parce que c’est ce que nous ressentons à propos de notre album, nous pensons que c’est un album très fort et nous l’aimons beaucoup.

Vous venez tout juste de faire un concert release party en Allemagne, et quelques dates de festival récemment. Vous avez donc déjà joué de nouvelles chansons ?

Meek : Oui, tout à fait. En fait, nous avons déjà commencé à en jouer durant la tournée américaine au printemps, car la première chanson que nous avons sortie était « Armada », et cette chanson est sortie juste avant la tournée américaine. Mais nous avons décidé d’inclure déjà deux nouvelles chansons. Parce que nous ne serions pas revenus en Amérique avant probablement au moins les 12 prochains mois. Alors nous avons voulu offrir à notre public quelque chose de nouveau, quelque chose de frais, surtout que nous avons déjà fait une tournée aux États-Unis en septembre et que lorsque nous avons commencé, les réactions ont été très bonnes, nous avons donc décidé de commencer à jouer les chansons également en Europe. Nous avons quatre nouvelles chansons dans les festivals, bien sûr, nous avons avons joué plus de chansons lors de la release party, sept je crois, issues du nouvel album, pour que nous puissions les tester, pour voir les réactions. Dans certains shows, nous avons eu la chance d’implémenter des effets spéciaux pendant certains nouveaux morceaux. Nous faisons de notre mieux pour qu’ils rendent bien même en live.

Votre nouvel album s’intitule Pirates II- Armada. Est-ce qu’il y a un lien avec Pirates, en termes de récit et de concept ?

Clémentine : Pour mettre les choses au clair, Pirates et Pirates – II ne sont pas des albums concept, et il n’y a pas de lien direct, du point de vue de l’histoire ou quoi que ce soit. Les deux albums ont été créés, pensés et assemblés de manière très séparée. C’est plutôt comme si nous avions commencé, en quelque sorte, une grande saga. Et chaque disque est une histoire à l’intérieur de cette saga, je veux dire, certainement une histoire parce que je ne veux pas que les gens pensent que c’est un album concept, mais c’est comme une pièce qui peut être appréciée seule. Et dans cet album, chaque chanson peut être totalement appréciée seule, sans avoir besoin de la précédente ou de la suivante pour être appréciée. Comme j’aime à le dire, chaque disque est comme un roman ou un recueil de nouvelles, chaque chanson est une de ces nouvelles, indépendantes, parmi le recueil. Nous en sommes maintenant au deuxième livre et cela rend notre musique plus grande que simplement sortir l’une après l’autre. L’idée est de créer quelque chose qui véhicule l’idée de saga et donc d’une histoire parce que notre univers s’étend dans cette direction et flirte avec le cinéma à cet égard, mais les deux albums peuvent être appréciés séparément. Pirates II est un album complet qui n’a pas besoin de Pirates pour exister et être apprécié.

Peut-on dire que Pirates était comme une déclaration, vous affirmant en tant pirates, et que maintenant, avec Armada, vous êtes prêts pour la guerre et conquérir de nouveaux territoires ?

Clémentine : Absolument, c’est une façon tout à fait correcte de voir les choses.

Je crois avoir lu dans une interview que c’est toi Clémentine, qui a voulu donner cette identité de pirates au groupe. Est-ce bien vrai, et pourquoi ? Est-ce que les gars ont été tout de suite d’accord ?

Clémentine : J’ai donc voulu changer Visions of Atlantis en groupe pirate quand j’ai rejoint le groupe, début 2014. J’ai eu cette idée parce que j’ai dit à Thomas dès le début : « ok, j’ai rejoint le groupe, ma seule demande c’est que j’écrive mes paroles, je veux chanter mes propres mot, pour me sentir connectée à ce que nous faisons, émotionnellement et personnellement ». Et il a dit : « Très bien ». Alors j’ai dû trouver un moyen d’écrire de la musique pour Visions of Atlantis, étant donné que l’univers existait déjà. J’ai regardé ce qui avait été fait, j’ai vu un magnifique groupe sur le thème de l’océan, tu sais, même dans le nom, il y a quelque chose qui suggère l’océan donc je me suis dit, ok, je garde l’océan, et je trouverai un moyen d’aborder ce thème de l’océan qui résonne avec moi et ma propre histoire. Ensuite, j’ai regardé qui nous étions et ce que nous défendons, représentons. Avec nos personnalités et le fait que nous avons évolué vers le monde du metal, en metalheads et musiciens, nous nous sentons un peu rebelles comparés à la société plus mainstream, même pas le simple fait d’essayer de suivre notre rêve. Et donc, qui sont les rebelles de l’océan ? Les pirates ! C’était tellement évident pour moi que je l’ai suggéré au leader du groupe, Thomas, il y a une dizaine d’années maintenant. A cette époque, cela n’a pas vraiment résonné en lui, c’était trop tôt pour ce genre de changement. Nous avons commencé à travailler sur Pirates lors de la période Covid. En fait, même s’il avait dit non jusque là, j’avais toujours réussi à placer un peu de piraterie ici ou là parce que pour moi c’était la bonne chose à faire. Notre producteur pour Pirates nous a donc dit : « puisque vous parlez beaucoup de pirates, pourquoi ne pas devenir un groupe pirate ?» Je lui ai donc répondu d’aller dire cela à notre leader, peut-être que cette fois, c’était le bon moment ? Et oui, cette fois, cela a résonné en lui, c’était le moment pour pousser le groupe et nous affirmer en tant que groupe pirate comme tu le disais, et de créer un bel univers pour le groupe.

Et en tant que groupe de metal pirate, il y a un aspect visuel très important, comme par exemple vos tenues, dans les vidéos et sur scène, est-ce important pour vous d’apporter cette dimension visuelle et d’apporter quelque chose de plus que de la musique ?

Meek : Absolument, absolument. Le fait est que nous voulons créer un univers avec ce groupe. Il ne s’agit pas seulement de musique, mais aussi d’où nous voulons emmener les gens. Nous voulons que l’auditeur entre dans notre univers, écoute la musique, voit un spectacle, regarde les vidéos avec l’impression de regarder un film, et ressentir cela durant une heure s’il écoute le disque, ou deux heures, s’il s’agit d’un concert, ou seulement cinq minutes s’il s’agit d’un clip vidéo, et pouvoir vraiment oublier la réalité. Entrez dans notre univers, soyez dedans et croyez en ce que nous disons afin de saisir le message qui est dans les histoires, dans les paroles que Clémi écrit. Je pense que tu peux comparer cela à un film. Si tu regardes Pirates des Caraïbes ou un film fantastique comme Le Seigneur des Anneaux, tu dois croire que ce qui se passe est possible, parce que si tu es réaliste et complètement terre-à-terre, comment peux-tu croire que quelqu’un qui se met en colère devient une personne verte géante comme Hulk, ou que, si tu es mordu par une araignée, tu deviens Spider Man, c’est impossible. Ce n’est pas réaliste. Mais en créant le bon univers autour de l’histoire, alors tout est possible. Et les gens ne pensent pas à ce qui n’est pas réel et peuvent se concentrer sur l’histoire et sur le message. Et c’est ce que nous voulons faire avec Visions of Atlantis, nous voulons que les gens croient qu’ils sont dans un bateau pirate avec nous et vivent une aventure de pirate. Et le message derrière les histoires que nous racontons derrière les chansons peuvent être absorbés de manière spontanée. Mais pour y arriver, il faut être cohérent, il faut être précis sur tous les aspects, il faut avoir les bonnes tenues, il faut avoir les bonnes vidéos, les bonnes photos, avoir la bonne scène. Sinon, les gens diront simplement : « D’accord, c’est quoi ce carnaval ? C’est Halloween ? Pourquoi se déguisent-ils ? » C’est donc vraiment important. Nous devons être convaincants à tous les niveaux.

Avoir ce thème de la piraterie t’aide-t-il pour composer la musique ? Est-ce une grande inspiration pour toi en tant que compositeur principal du groupe ?

Meek : Cette question est un peu délicate, parce que je crois que beaucoup de chansons que nous écrivons ne sonneraient pas « pirate » si l’arrangement était différent. Au lieu d’utiliser les cuivres ou les cordes qui évoquent la bande originale du film, j’utiliserais des synthétiseurs par exemple, ou des instruments ethniques et je pense ce serait toujours de bonnes chansons, mais pas autant perçues comme des chansons « pirate ». C’est donc une question d’arrangement. Mais écrire une bonne chanson, je ne pense pas que ce soit facile de toute façon, on ne se réveille pas le matin et on écrit une bonne chanson, il faut le bon moment. Et cela doit être quelque chose qui vient d’une bonne inspiration et tout. Je ne pense donc pas que l’univers des pirates fasse une différence sur cet aspect. Mais cela donne une direction forte et précise sur comment organiser les choses et où aller. Parce que nous voulons être évocateurs, nous voulons être cinématographiques. Nous savons donc depuis le début qu’une fois la chanson écrite, le genre de style que nous devons atteindre est élevé en termes de qualité. Et nous ne devrions jamais descendre en dessous car c’est ce dont nous avons besoin. Cela est donc facile de comprendre à quel point nous devons être dévoués dans l’écriture des chansons, mais toutes les chansons commencent par une guitare et le chant ou un piano et le chant, qui pourraient ensuite devenir une chanson pop ou une chanson rock ou une chanson de jazz selon l’arrangement.

Clémentine, en ce qui concerne les paroles, il y a donc ce côté pirate dans tes textes, mais pas seulement…

Clémentine : Oui, en ce qui concerne les paroles, j’utilise le thème, le vocabulaire et l’univers des pirates comme une belle cerise sur le gâteau. Et le gâteau, c’est la nature humaine. Je veux dire, je n’ai jamais été un pirate moi-même. Je n’ai jamais navigué sur un voilier à trois mâts au milieu des tempêtes. Je n’ai jamais fait ça. Ce serait donc bizarre et je me sentirais comme un imposteur en essayant d’écrire en tant que pirate. Mais le pirate est un être humain, je suis un être humain. Et c’est mon approche, c’est de parler des pirates en faisant référence à leur humanité. Et le pirate est une personne humaine à laquelle nous pouvons nous identifier. Je construis donc un gâteau basé sur les expériences humaines, les émotions humaines, la lutte humaine, la beauté humaine, les ténèbres humaines, et la cerise sur le gâteau est le monde pirate dans lequel ces choses évoluent. Car même si j’écris à partir de mon expérience personnelle, je m’assure que d’autres personnes puissent également trouver quelque chose pour eux. Que ce soit une catharsis, que ce soit une guérison ou tout simplement de ne pas se sentir seuls dans leurs propres luttes. Et parce que pour moi, c’est comme cela que nous devons être utiles dans notre monde. Mais depuis que nous avons décidé d’être un groupe de pirates, c’est génial qu’ils puissent être utilisés comme une métaphore pour parler de ces problèmes plutôt que d’être complètement basés sur la réalité et être trop réalistes. Je pense que nous aimons pouvoir permettre aux gens de s’évader, sans se passer de quelque chose auquel ils peuvent s’identifier.

Vous êtes tous les deux chanteurs au sein de Visions of Atlantis. Qu’aimez-vous dans le fait d’être deux chanteurs, et de chanter ensemble ?

Meek : Tout d’abord, j’aime le fait qu’il y ait deux voix dans ce groupe, parce que ça donne un tel impact théâtral, et ça donne de la variété. Je pense qu’avoir deux chanteurs est un énorme point fort, parce que même si l’on chante le même couplet et les mêmes vers deux fois, si je chante le premier couplet et Clémentine le deuxième, ou vice versa, cela sera différent. Donc il y a quelque chose de nouveau, on pimente la chanson avec quelque chose de différent et l’auditeur n’éprouve pas la même sensation. Donc il y a toujours de la fraîcheur, ce n’est jamais ennuyeux d’écouter deux fois le même couplet chanté avec la même mélodie, parce qu’on sait que ce ne sera pas par le même chanteur. Et il y a des nuances qui sont toujours nouvelles. La voix de Clémentine est si délicate, si douce, si pure, et ma voix peut être vraiment rauque, voire vraiment agressive. Nous livrons donc différentes émotions. Et ça me donne le sentiment que ce groupe n’a pas de limites, parce qu’au moment où je ne peux pas faire quelque chose parce que ma voix n’est pas faite pour ça, Clémi elle peut le faire, et inversement. Et ça, c’est une injection de puissance et de de confiance. C’est fantastique. Parce que, au fond, oui, il n’y a rien qu’on ne puisse pas faire. Il faut chanter une note très haute qui ne correspond pas à ma voix masculine ? Clémi peut le faire. Et si Clémi qui a une voix féminine qui n’arrive pas à atteindre les profondeurs, je suis là. On se complète, c’est ça qui est magnifique. En plus, dans les refrains, on peut créer des harmonies quand on chante ensemble. Dans d’autres groupes, avec un seul chanteur, il faut trouver des solutions, alors qu’on peut le faire de manière organique et naturelle. Et donc honnêtement, j’ai l’impression que nous n’avons aucune limite de ce côté-là. Et c’est tellement beau. Sans parler du plaisir d’interagir et de jouer ensemble sur scène. Nous avons appris à chanter l’un avec l’autre, sans empiéter sur l’autre, à être ensemble comme si nous n’étions qu’une seule voix quand c’est nécessaire. Et se séparer et être deux personnes différentes avec des caractères différents quand nous ne sommes pas ensemble.

Clémentine : Je suis totalement d’accord avec le fait que c’est un gros point fort de notre groupe et aussi avec le fait que oui, je peux être très délicate et tout, et que tu peux être agressif mais cela peut aussi être l’inverse. Sur cet album, il y a des moments où tu es beaucoup plus doux comme sur «The Dead of The Sea » par exemple, où tu montres un côté plus délicat de toi, et il y a des couplets dans cette chanson dans cet album où je fais aussi preuve d’agressivité, donc c’est comme infini car dans notre façon de travailler ensemble car on peut se compléter des deux côtés même, si bien sur en tant qu’homme tu as les cojones ! Le fait que nous sommes des chanteurs à voix claires, mais avec toujours une bonne dose de puissance, nous pouvons faire tellement de choses avec ça, je ne pense pas que nous ayons touché tout le potentiel de ce que nous pouvons faire ensemble en tant que chanteurs. Je pense que nous pouvons encore faire beaucoup plus. Et j’ai toujours hâte d’explorer, de continuer à explorer cela.

Vous êtes également chacun impliqués dans d’autres groupes, Temperance pour Meek, et Exit Eden pour Clémentine, où là aussi vous partagez le micro avec d’autres chanteurs. Coïncidence ou choix délibéré ?

Clémentine : Oui, je ne peux pas expliquer pourquoi je me suis retrouvée dans des projets où je chante d’autres personnes, parce que c’était déjà le cas avec Serenity. Mais oui, c’était très agréable pour moi du moins.

Meek : Et bien, la vie t’emmène là où elle veut, ce n’est pas comme si tu pouvais décider. Mais je dois dire que j’ai toujours eu l’esprit d’équipe. Par exemple, je n’ai jamais aimé les sports que l’on pratique seul. Par exemple, je me souviens que ma mère m’avait inscrit à un cours de natation. Et tu sais, quand tu nages, tu es seul. Et je détestais ça. Et puis j’ai découvert qu’il y avait le water-polo. Et j’ai commencé à jouer au water-polo, ou au basket-ball, au football. J’ai détesté le golf, qui est un sport que l’on joue seul, ou le tennis, qui est un sport dans lequel on joue seul contre quelqu’un d’autre. J’aime vraiment le travail d’équipe. Et je pense que d’une manière ou d’une autre, la vie m’a mis dans la condition d’avoir à travailler en équipe, même dans la musique, ce qui est fantastique.

Et c’est donc pour cela que vous avez également travaillé avec Jacob Hansen (mixage) et Felix Heldt (production). Parce que tu es également producteur, mais vous avez souhaité que d’autres personnes travaillent sur ce nouvel album ?

Meek : Non, je ne produirai jamais mes groupes, jamais. Je pense que c’est tellement important d’avoir quelqu’un qui d’extérieur sur le plan émotionnel pour suivre la musique. Je mixais mes groupes quand j’étais plus jeune. Et je me souviens que mixer un disque m’a pris des mois, parce qu’à chaque fois que j’écoutais, j’avais l’impression d’écouter tel détail ou ces autres petits détails, et c’était tout simplement trop. Je devenais un penseur excessif, je pensais beaucoup trop à des choses qui n’auraient fait aucune différence. Et c’est quelque chose que je ne ferais plus jamais, parce que j’ai appris que lorsqu’on s’investit trop dans quelque chose, pour lequel on a beaucoup d’affection, on perd en objectivité. Et dans ce milieu, être objectif est absolument fantastique. Donc, je pense que c’était la meilleure chose à faire que de choisir d’autres personnes, non seulement parce qu’ils sont géniaux, mais aussi parce que lorsque vous ne faites pas partie du groupe et que vous suivez un groupe, vous avez l’objectivité nécessaire pour prendre des décisions qui autrement serait probablement influencées par l’émotionnel. Et ça, ce n’est pas bon.

Vous serez bientôt en tournée européenne. En tant que groupe franco-italo-autrichien, j’imagine que c’est la fête tous les soirs, chaque concert est un peu spécial…

Clémentine : Notre groupe est un mélange de cultures, et c’est génial, parce que comme tu l’as dit, nous allons jouer en Autriche, en France, en Italie. Ce sont des territoires qui peuvent sembler bien plus familiers, au moins pour une ou plusieurs personnes du groupe. Quand je joue en France, bien sûr, c’est spécial pour moi. Je peux parler français à la foule. Et chaque fois que je joue dans ma ville natale, que ma famille et mes amis sont là, c’est très spécial pour moi, ces concerts sortent un peu du lot. C’est la même chose pour Meek à Milan, à Bologne ou ailleurs. Quand tu peux parler dans ta propre langue… Je l’ai vu sur scène. Quand Meek parle en italien à la foule, il a 15 % de confiance en plus, parce qu’il est dans son propre monde, dans ses propres eaux, et c’est beau à voir. Tu vois, quand on joue en Autriche, les gars ne parlent pas vraiment au public lors du concert, mais quand ils rencontrent du monde après, quand on sait qu’il y a la famille de notre bassiste ou de notre batteur, ou d’un guitariste, c’est aussi un peu spécial. On touche un public plus émotif parce qu’il y a cette connexion. Et c’est génial que nous soyons originaires de trois pays différents, pour que la tournée soit plus familière partout.

Ça va être une tournée géniale. Nous allons visiter tellement d’endroits, au-delà de ceux-là, et nous avons vraiment hâte. Et Paris pourrait bientôt être complet, donc les gens devraient se procurer leur billet ! (ndlr – le 15 octobre 2024 au Petit Bain)

Outre une belle tournée, que puis-je vous souhaiter pour la suite ? Peut-être entrer dans les charts avec le nouvel album ? J’ai lu quelque chose sur les réseaux sociaux à ce sujet.

Meek : Eh bien, nous nous battons pour cela. Pour l’instant, cela s’annonce bien. Nous suivons les classements ces jours-ci, car bien sûr, c’est la semaine de la sortie. Et le fait est que nous atteignons des chiffres que nous n’avions jamais atteints auparavant. Et c’est excitant. Nous sommes terre-à-terre, ce n’est pas comme si nous nous attendions à ce que nous finissions quelque part. Mais quand les chiffres commencent à s’accumuler, bien sûr, il y a de l’enthousiasme parce que, tu sais, c’est notre bébé. Au final, il y a tellement de travail derrière ce disque, il y a tellement de passion, tellement d’amour qu’on met dans notre musique. Et malheureusement, je dois dire que, parce que ce n’est pas quelque chose que j’aime vraiment, il y a aussi du business derrière cela. Et j’aimerais que la musique soit plus facile. Mais au final, quand cela devient un travail du niveau dans lequel on joue, les résultats sont importants. C’est comme au football, au moment où vous avez une bonne équipe et où vous investissez dans les joueurs, et que les joueurs ne gagnent pas, cela devient un problème pour tout le système, et vous devez en changer. Et c’est la même chose qui se passe dans la musique, vous faites des chansons avec amour, vous jouez votre musique, vous montez sur scène avec amour, mais vous devez aussi avoir des résultats. Sinon, tu sais, le label est mécontent, les managers sont mécontents, l’agence de booking est mécontente.

C’est donc pertinent quand vous commencez à voir que les choses semblent possibles d’une manière ou d’une autre. Nous suivions les charts iTunes, les charts Amazon, nous étions genre 15ème dans le classement Amazon français ces jours-ci. Et, tu sais, 15ème signifie être face à Billie Eilish ou des artistes comme ça, du moins pendant la semaine de sortie. Et c’est une satisfaction. Tu vois ce que je veux dire ? C’est sincère et honnête, ça fait sourire, parce qu’on a l’impression que ça devient réel. Et oui, voyons ce qui se passe. Voyons ce qui se passe ! (l’album s’est classé 5ème place du classement officiel des albums allemands, la 5ème place du classement officiel des albums autrichiens, la 4ème place du classement Rock britannique, la 30ème place du classement officiel des ventes au Royaume-Uni, la 16ème place du classement officiel des albums suisses, la 2ème place du classement des albums de Hard Music aux États-Unis, la 3ème place du classement des albums de Hard Music au Canada et la 39ème place du classement des albums physiques en France – ndlr)

Clémentine : Oui, tu peux nous souhaiter une belle position dans les charts. Mais je dirais dans l’ensemble, que les gens qui aiment le métal symphonique entendent parler de nous, donnent une chance à notre album et l’écoutent, parce que nous croyons qu’il peut être très apprécié. Nous faisons du metal symphonique d’une manière que peu de groupes font aujourd’hui. Et nous le faisons de tout notre cœur et avec toute notre passion. Et nous pouvons déjà voir que notre public, nos fans, notre Armada y répond de manière très positive. Et comme Meek l’a dit, nous avons juste besoin de quelques chiffres à certains endroits qui montrent cela de manière plus objective. Parce qu’il y a des gens dans cette industrie qui se contentent de regarder ces chiffres, qui se contentent de regarder ces faits. Et cela aiderait le groupe à atteindre un autre niveau et à réaliser notre rêve, celui de jouer un spectacle bien plus grand et une expérience pirate très immersive. Mais oui, c’est un marathon.

Un dernier mot pour conclure cette interview ?

Clémentine : Merci beaucoup à tous les Sailors français qui nous soutiennent depuis longtemps, mais aussi plus récemment avec la sortie de Pirates. Et Paris pourrait être l’un des premiers concerts à afficher complet. Et nous sommes, j’ai tellement de chance, je suis si heureuse et si reconnaissante que ce soit mon pays réponde si bien. Merci beaucoup, merci infiniment à nos fans français !

Meek : Merci beaucoup ! On se voit en septembre et octobre !

Interview de réalisée le 10 juillet 2024.

VISIONS OF ATLANTIS – Pirates II – Armada

Sortie le 5 juillet 2024

Napalm Records

Les dates de la tournée européenne de VISIONS OF ATLANTIS :

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