Le groupe originaire de Rouen PRAÏM FAYA a sorti son premier album Abyss Of A Light Planet le 27 octobre 2023. Au fil des 11 titres qui le composent, le quintet dévoile un metal extrême entre émotion et puissance très prometteur. Pour en savoir plus, nous avons posé quelques questions à Valentin Lemée, batteur du groupe.
Bonjour, merci de prendre le temps de répondre à mes questions. Cela fait quelques mois maintenant que votre album Abyss Of A Light Planet est sorti. Quels retours avez-vous reçu, de la part du public comme des médias ?
Bonjour, c’est un plaisir d’y répondre !
Les retours concernant l’album sont, pour notre plus grand plaisir, majoritairement positifs. C’est très gratifiant de savoir qu’on est parvenu à toucher quelque chose dans le cœur des gens qui ont apprécié notre musique ! On a aussi la chance d’avoir reçu quelques critiques constructives qui vont nous aider à parfaire les prochaines compositions. On espère continuer sur cette lancée, ce serait l’idéal !
Avant de parler du nouvel album, pouvez-vous nous parler du parcours du groupe et de sa création ?
Le groupe est né aux alentours de 2018 sur les cendres d’un projet de groupe de reprise des titres de Gojira. C’est vraiment en jouant tous ensemble qu’on s’est découvert une alchimie et une envie commune de composition. C’était la suite logique pour nous. S’en est suivie une période d’environ 2 ans de pure composition jusqu’à sortir notre premier EP qu’on a défendu autant qu’on a pu sur scène. C’était aussi une manière de prendre la température, histoire de s’assurer qu’il y avait un public réceptif à notre proposition musicale. Et il se trouve qu’il y en avait un ! Donc on a continué à composer d’arrache pied jusqu’à aujourd’hui avec la sortie récente de notre premier album.
Vous avez sorti un premier EP en 2020, Native. Comment l’avez-vous travaillé, quel regard portez-vous sur cet EP aujourd’hui ? Est-ce les prémices de l’album, l’aviez-vous pensé comme une introduction, un premier chapitre avant de vous attaquer à la composition de l’album ?
Native c’est le résultat d’une longue période de composition vraiment intense et très “privée” si je puis dire. Pendant 2 ans nous avons composé sans jamais rien sortir ni communiquer. C’était un premier saut dans le vide en quelque sorte. On est toujours très content de cet EP surtout quand on le regarde à travers le prisme d’une première sortie. On a beaucoup appris en le travaillant et c’est ce qui nous a permis de finalement sortir notre album qui est en effet bel et bien la suite de Native ! C’est bien résumé de définir cet EP comme un premier “chapitre” car c’est comme ça qu’il a été pensé. L’album est concrètement l’aboutissement du chemin tracé par Native, on a continué sur la même direction artistique avec l’ambition de faire plus beau et plus grand. On considère le pari réussi chez Praïm Faya !
Vous avez commencé à présenter l’album avec un premier extrait, « The Forge ». Que pouvez-vous m’en dire ?
The Forge est à nos yeux un titre qui résume à lui seul ce dont on est capable artistiquement parlant chez Praïm Faya. Il contient de nombreuses mises en place et changements de riffs qui s’enchaînent de manière organique pour former un tout assez éclectique. On a autant de passages rapides et sauvages que de portions “mid tempo” assez lourdes et “grandioses”. C’est une bonne carte de visite pour tous ceux désireux de découvrir le groupe. Et on en est aussi très fiers dans le groupe sachant que ce fut la dernière composition de PF avant l’album, cela représente aussi le côté brut de notre musique.
Vous avez aussi sorti une vidéo live pour « Titan », pouvez-vous me parler de ce titre mais aussi de la vidéo, où a-t-elle été filmé, lors de quel événement ?
Titan est le premier morceau qui a été composé pour notre album. C’est la première brique posée dans notre esprit concernant la direction musicale que l’on désirait pour notre prochaine sortie. Le riff principal a été composé par Artur lors de notre passage au studio de la Vimondière où l’on a enregistré notre EP. On a immédiatement accroché et après quelques heures de composition, on est arrivé à ce résultat.
Nous avions joué ce morceau en avant première à quelques concerts pour le tester, le confronter à un public et avoir un aperçu des réactions sachant ce qu’il représente pour nous et dans notre album. Le clip live de Titan a été enregistré au 106 à Rouen lors d’un de leurs événement le 106exp. On les remercie encore pour cette opportunité, c’est une fierté en tant que Rouennais !
Pouvez-vous me parler du processus de création et de la production de l’album ?
Le processus de création n’est en soit pas si complexe en ce qui nous concerne. Cela part toujours d’une idée grossière d’un thème, riff ou d’ambiance de la part d’un membre du groupe. Ensuite on passe plus ou moins de temps à tailler cette idée brute en une composition qui nous plaît à tous. Répétez et ajoutez une cohérence entre les morceaux et vous obtenez un album de Praïm Faya ahah !
La direction globale d’Abyss of a Light Planet était déjà pré-tracée par l’EP comme dit plus haut mais elle s’est affinée au gré des compositions.
Pour ce qui est de la production, financièrement c’est un album 100% autoproduit. Ce n’était pas forcément une volonté réfléchie ni militante mais cela reste une fierté de chacun. C’est vraiment le fruit de notre travail hors de la musique qui paie ici.
Et techniquement c’est Gwen Kerjan de Slab Sound Studio, un producteur de metal extrêmement talentueux qui s’est occupé de tout notre album, de la prise de son au mix et mastering de l’album. Et c’est vraiment en partie grâce à lui que notre album a cette qualité. Il nous a vraiment offert son savoir-faire et ses conseils précieux. On ne cessera jamais de le dire mais … Merci Gwen !
Où souhaitez-vous emmener les auditeurs avec Abyss Of A Light Planet ? Quels thèmes explorent les paroles de vos chansons ? L’album raconte une histoire ?
Dans la forme, on essaie vraiment d’emmener l’auditeur dans une sorte de voyage entre Terre et Espace, avec des thèmes très bruts au début de l’album vers des morceaux plus oniriques et expérimentaux pour nous dans la seconde partie de l’album. Et même dans l’évolution, le début de l’album sont vraiment des “restes” améliorés de notre travail pour l’EP tandis que la deuxième moitié est 100% composée pour cet album.
Dans le fond, les paroles photographient métaphoriquement une période de notre vie à tous, dans le début de la vingtaine comme en entame d’un voyage initiatique en quelque sorte. C’est là où l’on découvre de magnifique choses mais aussi d’horribles travers de l’humanité qui nous révoltent tous. C’est un morceau de cette colère qui est captée dans notre album, mêlée de tristesse et de doute quant à l’avenir, qu’il soit à l’échelle personnelle ou en tant qu’espèce. Mais on y ajoute aussi des émotions positives comme celle très puissante de l’espoir. L’espoir de voir de jours meilleurs, qui sait ?
C’est un album très cathartique pour nous tous, on est heureux de voir d’après les retours que beaucoup ont réussi à vibrer avec nous dans les émotions qu’on partage. C’est rassurant aussi.
Ce qu’on remarque lors de la première écoute de l’album, c’est cette alternance de morceaux lourds et agressifs, avec des passages beaucoup plus calmes, instrumentaux, acoustiques.
Chez Praïm Faya, on chérit énormément la notion de contraste dans notre musique. Sans que cela devienne un gimmick plutôt parodique, on essaie d’avoir la bonne dose de “hauts” et de “bas” pour que les deux extrêmes soient impactant. Avoir cette amplitude large dès le début de notre parcours musical nous permet aussi de garder les portes ouvertes pour le futur. C’est très important. Et sinon tout simplement parce que cela nous plaît, et donc on suppose que cela plaira aussi au public.
On ressent beaucoup d’influences dans votre musique. On vous classe souvent comme un groupe metalcore mais c’est pour moi réducteur et ne représente qu’une facette de votre identité, qui je suppose, est un mélange des influences de chacun. Comment pourriez-vous décrire votre son pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Oui c’est vrai que l’étiquette qui nous colle à la peau est celle du metalcore. On a fini par l’accepter puisque c’est vrai qu’il y a toujours un besoin de classer les choses pour que les gens s’y retrouvent. Mais cela est vrai que ce n’est pas l’étiquette qu’on se serait donnée tout seul, mais en y réfléchissant qu’aurait-on mis de différent ?
On est pas assez death pour se cataloguer comme tel, pas assez black non plus. Pas assez prog, ni mélodique à outrance. Sans avoir la prétention de clamer qu’on est inclassable ou qu’on crée quelque chose de nouveau, on peine à trouver une étiquette qui nous correspond à 100% comme plein d’autres groupes dans notre cas d’ailleurs. Donc notre auditoire à pris le pli de nous classer metalcore, cela nous va complètement, on est déjà très content d’avoir cet auditoire ! Si l’on devait se classer, on mettrait simplement “Metal Extrême” chez Praïm.
Qu’en est-il de votre artwork ? Est-ce une peinture, qui en est l’auteur ?
Notre Artwork a été réalisé par notre guitariste Alexandre, c’est une peinture qu’il a faite lui-même exactement comme pour la pochette de notre EP. On est trop content et fier d’avoir Alex avec nous, qui est quelqu’un de très créatif et bon dans ce qu’il fait. Il a réalisé ces peintures sur toile après de nombreuses concertations avec le groupe. C’était de longues semaines d’échanges, on faisait des suggestions et il revenait avec des essais. Le choix a parfois été difficile. Cela fait partie de notre patte et correspond à notre goût du “fait maison” dans le groupe.
Vous pouvez d’ailleurs en retrouver plein d’autres dans les livrets de l’EP et de l’Album !
Quels sont vos projets pour 2024 ? Promouvoir l’album sur scène ? Des dates en préparation ? De nouvelles vidéos ?
2024 c’est avant tout pour nous la défense de notre album sur tous les fronts ! Le premier objectif sera avant tout en live là où l’on voudra bien nous accueillir, on aimerait vraiment le jouer partout en France et en Europe soyons fous !
Ensuite oui, nous avons un clip en préparation pour continuer à promouvoir cet album. Il viendra s’ajouter à celui de Titan afin de poursuivre la défense de nos titres.
Pour finir, on planche timidement sur la composition, ou du moins la réflexion du prochain chapitre de Praïm Faya. Vous verrez peut-être quelques single apparaître cette année on l’espère !
Je vous remercie pour vos réponses et je vous laisse le mot de la fin, si vous souhaitez ajouter quelque chose ou faire passer un message !
Merci pour cette belle interview ! On est ravi d’avoir piqué votre curiosité.
Le mot de la fin est clair et unanime pour nous tous, ce sera : MERCI !
Un grand merci à tous ceux qui nous écrivent, ou nous partagent leur enthousiasme au quotidien ou pendant les dates de concert. Merci à tous les médias d’avoir mis la lumière sur notre musique et de s’être intéressé à nous. Un merci aux salles, festivals et à toutes les équipes qui nous ont donné notre chance sur scène ! Merci à toute les organisations qui nous épaulent au quotidien pour faire grandir notre projet.
Continuons à profiter de la musique, metal ou autre, et partageons ensemble l’espoir d’un futur toujours meilleur. Et à très vite dans la fosse, nous l’espérons !
Praïm Faya / Valentin Lemée
PRAÏM FAYA – Abyss of A Light Planet
Disponible depuis le 27 octobre 2023