Interview | HEMEROPLAN

Originaire de Tours, HEMEROPLAN se forme en 2018 et sort très vite un 1er EP éponyme qui leur permettra de se produire sur scène. C’est pendant la période de pandémie que le groupe donnera naissance à son premier album High Tide, entre rock progressif et metal moderne.

Hemeroplan
Crédit photo : Faallaway (Manon Huré)

Bonjour et merci de prendre le temps de répondre à cette interview. Pour commencer, une question classique : pouvez-vous nous raconter comment est né le groupe, et comment le nom a été choisi ?

Jany Pacaud (chant, guitare) : Bonjour ! Merci de nous avoir invités. On s’est rencontré à Tous en Scène, où nous avons tous été en formation professionnelle (sur des promos différentes). On a choisi ensemble le nom HEMEROPLAN sur suggestion d’Axel (basse). C’est un raccourci de « Hemeroplanes Ornatus », le nom scientifique d’une chenille qui se mue en tête de serpent pour effrayer ses prédateurs. On aimait bien cette idée de réaction naturelle face à l’hostilité, de mutation, d’évolution et d’adaptation. On l’a raccourci en Hemeroplan par question de lisibilité et pour éviter le côté trop « grimoire » causé par le nom en latin.

Vous avez travaillé sur votre album High Tide durant la pandémie. Quelles ont été les principales difficultés que vous avez rencontrées durant cette période ?

On avait commencé à bosser ensemble avant la pandémie mais le confinement a clairement mis un coup d’arrêt dans un premier temps. On a dû faire face à des difficultés aussi pratiques que techniques : on avait pris l’habitude de maquetter puis de confirmer les idées en répétitions. Là, on a dû tout faire à distance et personnellement j’avais clairement pas toutes les clés en main niveau M.A.O pour pouvoir mettre toutes mes idées à plat correctement et pour les rendre compréhensibles aux autres membres du groupe. De la même manière, j’étais chez les parents de ma copine pendant le confinement donc c’était pas évident de me mettre en situation pour chanter et trouver les bonnes lignes de chant, on a dû improviser des manières de faire qui n’étaient pas naturelles pour nous. Au final, on en sort grandi car on a gagné en expérience et en maîtrise des outils, cela va clairement nous aider pour la suite.

L’album retrace le périple d’un personnage qui tombe dans une addiction et réussit à s’en sortir. Pourquoi avoir choisi ce concept, et qu’est-ce qui vous a éventuellement inspiré cette histoire ? Est-ce que ce fil conducteur facilite la création de l’album dans son ensemble ?

Tout s’est articulé autour d’  « Omniscience » qui est le premier morceau de l’album sur lequel j’ai écrit des textes. J’y ai assez rapidement trouvé une ambiance mélancolique et instable avec la descente d’accords chromatique et les mesures en 7/8, ça m’est venu assez naturellement d’écrire au sujet de ce narrateur perdu en pleine nuit incapable de trouver son logement, autour de ça j’ai imaginé une histoire de dépendance et des dynamiques impliquées dans l’addiction. C’est autour de ça que j’ai écrit tout le reste, pour articuler une histoire entière. Cependant je ne dirais pas que le personnage s’en sort à la fin, disons plutôt qu’il y a un motif d’espoir mais la rechute n’est pas exclue.

J’ai personnellement beaucoup aimé le titre «Fears». Que pouvez-vous me dire à son sujet ?

Il intervient dans la narration comme l’élément déclencheur du reste de l’histoire. On peut considérer ce morceau comme le traumatisme subi par le narrateur, ce qui le mène à plonger aveuglément dans n’importe quelle addiction qui lui semble réconfortante.

Sur «Amplitude», vous faites appel à un guest, Camille Pellerin, au saxophone. Comment est venue cette idée ?

On souhaitait ajouter de la matière plus organique dans l’album, étant donné qu’à part la batterie, quasiment aucun instrument n’est purement acoustique. On a essayé plusieurs choses et c’est lorsque Camille nous a proposé un premier test sur Amplitude qu’on s’est clairement décidé à ce sujet, le saxophone offre une bouffée d’air au milieu de l’album.

Il y a plusieurs morceaux instrumentaux, comme «Amplitude» justement, ainsi que «Magnitude», «Verisimilitude»…

Tout à fait. On souhaitait faire progresser la narration autrement que par des textes, c’était essentiel pour nous de lier les morceaux et d’offrir des temps de respiration dans l’album.

Vous avez fait appel à du beau monde : Fabien Devaux pour la production, et Yann Ligner pour l’enregistrement des voix/arrangements et vous sortez l’album via Klonosphere. Comment se sont déroulées ces collaborations et que vous ont-elles apporté ?

Ces collaborations se sont faites assez facilement et naturellement. J’avais déjà pu travailler avec Yann Ligner sur la démo d’un projet différent il y a 7 ans, sur lequel Fabien Devaux était également impliqué car il avait mixé et masterisé nos morceaux. On a naturellement pensé à eux lorsqu’on a cherché à organiser nos enregistrements. On voulait travailler avec Fabien pour l’élaboration générale du son et à titre personnel, j’avais besoin d’être encadré pour les enregistrements du chant car ce n’était que la deuxième fois (avec l’EP) que je posais ma voix définitivement sur un support audio. Yann a été de très bon conseil et m’a beaucoup aidé sur le placement et l’arrangement des lignes de chant. En ce qui concerne Fabien, il nous a épaulé durant toute la procédure, nous a permis de mieux choisir nos sons en amont et a été d’une patience sans faille en plus d’être riche en propositions. Il est prévu qu’on discute tous ensemble à nouveau dans le cadre des prochains enregistrements.

L’artwork de High Tide est signé Vaderetro. Quelles étaient vos attentes quand vous leur avez confié ce projet ?

On savait clairement où on allait, Vaderetro ce sont deux très proches amis avec lesquels on avait déjà travaillé pour les visuels du premier EP. C’était évident pour nous de travailler avec eux à nouveau et on attendait d’eux ce qu’ils ont précisément fait : Synthétiser les idées qu’on avait à leur soumettre, respecter le thème de l’album et pondre un artwork qui claque.

Vous avez filmé un clip pour votre premier single «Towards The Abyss». Là aussi c’est un succès puisque la vidéo signée Timmy Maquaire a remporté 2 prix !

On était déjà en contact avec lui depuis un certain temps, il nous a aidé à choisir le morceau à clipper mais c’est assez vite devenu évident qu’il fallait se pencher sur «Towards the Abyss». Lui aussi a été hyper actif et impliqué, s’est occupé non seulement de la captation des images mais de toute la réalisation, du repérage des lieux, des solutions techniques pour répondre aux choses irréalisables qu’on avait imaginées. Il a abattu un travail monstrueux et les distinctions autour du clip amplement méritées au regard de l’investissement qui a été fourni.

Quels sont vos projets maintenant que l’album est sorti ? Tourner le plus possible ?

C’est clairement l’idée, on a envie de grandir, de rencontrer des gens, de partager la scène avec d’autres groupes et tout cela le plus possible. Ce n’est qu’en vivant le plus d’émotions fortes qu’on s’apporte de quoi nourrir notre inspiration et les projets à venir.

Je vous laisse le mot de la fin, et on se voit pour la release au Temps Machine !

Merci beaucoup pour cette interview, merci de faire vivre ce milieu culturel sinistré et de permettre aux groupes émergents d’exister!

Merci à HEMEROPLAN et à Klonosphère pour la réalisation de cette interview.

HEMEROPLAN – High Tide

Sortie le 3 février 2023 – Klonosphere/Season of Mist

Ecouter/commander l’album : https://orcd.co/hemeroplan-high-tide

3 réflexions sur « Interview | HEMEROPLAN »

Laisser un commentaire