Le groupe pagan metal INFINITYUM est de retour avec un nouvel album, The War ! A cette occasion, le bassiste Rémi Baty a accepté de répondre à quelques questions.
Bonjour Rémi, merci d’accepter de répondre à mes questions ! A l’heure où on se parle, la sortie de The War est imminente ! Comment te sens-tu en attendant : plutôt stressé, impatient ?
Très impatient, on a commencé à jouer l’album en septembre 2020 en répète, l’album à été enregistré en mai 2021 et on est très content de dévoiler cette nouvelle facette du groupe. La prod et le son ont été faits par le fameux HK comme les deux derniers albums et comme le clip qu’on l’on a déjà sorti : ça envoie du lourd !
Avant de parler du nouvel album The War, revenons un peu en arrière si tu veux bien, pour ceux qui découvrent INFINITYUM ! Peux-tu nous raconter comment s’est formé le groupe ? Il n’y a pas eu de changement dans le line-up, vous avez réussi tout de suite à former une équipe solide ?
Le groupe s’est formé en 2016 sous l’impulsion de Nico (le chanteur), c’est lui qui mène la barque chez nous et qui compose la quasi-totalité des albums. Donc quand on a commencé à répéter notre premier album LORD OF THE INFINITE tout était déjà composé. Ça aide beaucoup pour créer une équipe solide dès le départ. Et donc pour en revenir à ta question, on a dû faire seulement 2 répètes avec un batteur et bassiste différent au départ, avant de trouver notre line up final. La seule chose qui a bougé c’est moi et Damien qui avons échangé nos places. Je suis passé à la basse et Damien à la guitare lead, et ça me va très bien.
Personnellement j’ai rencontré Nico en intégrant ENDORA un groupe de Death ou Nico était au chant. C’est en discutant avec lui qu’on a été amené à parler de son projet INFINITYUM et je suis rentré dans le groupe comme ça. Damien et Jean (respectivement le guitariste et batteur) jouaient avec Nico dans un autre groupe de Death melo qui s’appelle FT17.
C’est là que l’on voit que le métal c’est vite un peu consanguin, et que si tu veux intégrer un groupe il faut être dans un groupe haha. Et sinon pour le petit dernier Zell je ne me souviens plus très bien haha
Peux-tu nous parler de ton parcours musical ? Comment as-tu commencé la musique, et choisi la basse ? As-tu découvert le metal ensuite, et par quel biais ?
Je suis guitariste au départ (comme pas mal de bassiste ^^ ). Je me suis mis à la guitare à 14 ans, j’ai économisé (mon argent de poche) pour m’acheter ma première guitare et mon ampli, puis mes parents m’ont payé des cours de guitare. A 20 ans j’ai intégré la M.A.I. (Music Academy Internationnal) qui est une école privée et qui forme à la musique actuelle avec des profs incroyables (Hassan Hadji, Jean-Claude Rapin, Manu Livertou … pour ne citer qu’eux). À 21 ans je m’installe à Nantes et crée mon auto-entreprise, qui existe toujours, et avec laquelle je donne des cours de guitare : La Rembat School.
Concernant la Basse, j’ai commencé à m’y mettre au M.A.I. pour compléter des formations.
Forcément il y a toujours plus de guitaristes que de bassistes. Dans Infinityum je m’y suis mis un peu par défaut au départ, car mon niveau de vitesse en tant que guitariste était un peu limite pour le groupe (les morceaux sont très rapides), et on a donc échangé nos places avec Damien. C’était ma première vraie expérience en tant que bassiste dans un groupe. Et franchement je ne regrette pas. C’est tellement agréable en live. Avoir un instrument qui me demande
beaucoup moins d’exigence et qui me permet de me concentrer à fond sur le show, quel plaisir. Par la suite, j’ai intégré By-Pass, un groupe de jazz, et aujourd’hui je suis aussi dans Troll Heart à la basse. Et en live c’est l’éclate total !
Pour ce qui est de la découverte du Metal, c’est mon prof de guitare qui m’a transmis ça. J’écoutais déjà les classiques AC/DC et Nirvana, mais avec lui j’ai été amené à découvrir plein de choses: Slayer, Pantera, Machine Head et j’en passe… À la fin c’est le Hellfest qui a terminé ma « formation musicale » en me faisant découvrir tellement de groupes et de styles différents.
INFINITYUM s’est formé en 2016 et déjà un premier album en janvier 2017 ! Un deuxième album en 2019 ! Comment expliques-tu ce démarrage aussi rapide et pro ? Le projet était déjà prêt à sortir ?
Comme dit un peu plus haut, quand le groupe s’est formé, Nico (le chanteur) avait déjà composé non pas un, pas deux, pas trois, mais bien 2 albums haha ! Il avait aussi déjà sa trilogie en tête et savait où il allait. C’est lui aussi qui finance la grande partie des dépenses du groupe. Ça peut paraître bête mais ça simplifie énormément de choses, et forcément on avance beaucoup plus vite. De plus, il lead très bien le projet, son projet. Même si maintenant on considère que c’est un peu le nôtre, c’est lui qui est à l’origine de tout. On intervient juste pour quelques arrangements sur les albums, c’est les guitaristes qui composent leur solo et Jean modifie aussi pas mal ses parties batterie. Mais quand Nico nous
envoie les partitions, on peut déjà dire que c’est composé à 95 %. Pour finir je pense qu’il a réussi à recruter des mecs compétents et motivés, alors forcément on avance vite.
Vous avez choisi dès le départ de composer une trilogie, pourquoi ? Peux-tu nous parler de l’histoire racontée dans les paroles ? Était-ce une difficulté supplémentaire de rester dans ce cadre, ou au contraire un fil directeur qui vous permet de ne pas trop s’éparpiller ?
Oui, l’idée de trilogie était là depuis le départ. C’est pas moi qui compose mais je vais quand même essayer d’expliquer.
Personnellement j’aime bien l’idée de concept album. Ici, il n’est là que sur le fond mais il donne du corps au projet et on peut quand même écouter l’album sans avoir ce fond et apprécier. Deuxièmement, Nico adore raconter des histoires et les concepts album je vais pas faire tout ces groupes mais allez voir sur : https://heartofmetalproduction.com/
Ça permet aussi, (en tout cas moi ça me permet) de me cadrer un peu dans la composition, d’avoir une ligne directrice et ça apporte une source de créativité et d’inspiration. Enfin concernant l’histoire pour faire simple et rapide :
- Premier opus, le héros devient un héros
- Deuxième opus, le héros part à la recherche d’alliés pour combattre la nécromancienne
- Troisième opus, combat contre la nécromancienne ; le centre du combat étant L’infinityum ,
un artefact pouvant détruire le monde
Musicalement, le premier album, Lord of the Infinite, sonne assez epic/pagan quand Alliance est plus dark, plus black sympho. Comment avez-vous orienté votre son pour The War ? Vous vous adressez aux fans d’Equilibrium et Ensiferum (dixit la page Facebook!) Quelles autres influences pourrais-tu éventuellement citer lors de la composition du nouvel album ?
Ce qui a joué sur le son c’est avant tout la composition, qui s’est même beaucoup maturée au fur et à mesure des albums. Par exemple, je pense que même si on avait eu le même son sur notre deuxième album, cela aurait sonné beaucoup plus black via sa composition. L’histoire que l’on raconte est aussi, petit à petit, beaucoup plus sombre, et HK notre ingé son
a bien capté ça dans son travail. Enfin même si on a toujours eu HK en tant qu’ingé son, il évolue lui aussi petit à petit, même si quand on a commencé il n’avait rien à prouver, forcément les méthodes de travail changent et le son évolue. Pour la dernière question, Nico écoute des centaines de groupes et beaucoup de styles différents. Je ne vais pas citer de groupes parce que je raconterai des conneries, mais de la même manière dont la composition évolue, les inspirations et références évoluent elles aussi.
Vous avez sorti un premier single/clip avec «Face To Face». Comment s’est déroulé le tournage ?
Le tournage était incroyable, on a eu un château juste pour nous pendant deux jours, à faire de la vidéo, des barbecues et à dormir dedans : c’était fou ! Le caméraman avec qui on avait déjà travaillé pour le clip de OLYMPUS est hyper
compétent, et les sessions de tournage se sont très bien passées. Il a su très bien comprendre dès le départ ce qu’on voulait faire avec ce clip, et que ce soit à la captation ou au montage il a fait du super taf. Enfin, on a eu la chance d’être aidé par une asso de médiéval fantastique et pleins de copains qui se sont complètement prêter au jeux pour faire les figurants. Et forcément, dans un château comme ça avec des armures, on retombe vite en enfance haha
Il y a plusieurs featurings sur cet album. Kratos (Circle ov Hell) sur le single, un autre sur «Necromanceress», où on entend une voix féminine… Peux-tu nous en dire plus ?
Oui c’était une vraie volonté dès le départ de pouvoir travailler avec différentes personnes. Il y a aussi le chanteur de Toter Fisch qui prête sa voix sur «Time To Charge» et le chanteur de Griffon sur «The End». Ça apporte vraiment du frais à l’album, même si je dois l’avouer j’adore la voix de Nico et celle de Zell, en particulier sur «In this Castle».
Tu as un morceau préféré sur cet album ? Y’a-t-il quelque chose dont tu es particulièrement fier, que ce soit en termes de compo, de production…. ?
Et bien justement j’aime beaucoup Castel pour la voix de Zell et l’ambiance générale, et «Necromanceress» où la prod est folle et le feat sont incroyable !!!
Puisque la trilogie se termine, avez-vous déjà songé à la suite ? Une autre trilogie ? Un autre univers à explorer ?
Et oui tu as tout compris, une deuxième trilogie est à venir, évidemment ce sera pas pour tout de suite, l’année 2021 / 2022 à été assez intense avec tous les projets que l’on a sorti. Donc on va essayer de faire vivre cet album à fond avant de passer à la suite.
Vous avez beaucoup de projets en cours à côté d’Infinityum, chacun d’entre eux avec une identité forte et bien définie. Peux-tu nous parler de tes autres activités ?
Oui, Nico compose 10 albums à l’année, certains ne verront jamais la scène mais il faut quand même enregistrer, mixer, etc… tout ça demande du temps.
Personnellement je joue aussi dans Troll Heart, notre dernier concert au Lid Ar Morrigan avec Trollfest (pour ne citer qu’eux) était incroyable, le prochain pour le moment c’est Le Cernunnos Pagan Fest 2023 et je peux déjà te dire que ça va être fou !!!
Olympus, où je suis à la guitare, galère un peu à se lancer mais il y a un vrai potentiel.
L’album est vraiment très bon, et Bruno Brusco nous a fait un son monstrueux, à en faire jalouser certaines énormes prod américaines haha
Les gars jouent aussi régulièrement avec Circle of Hell, mixé aussi par Bruno Brusco, donc si vous avez bien suivi, le son est lui aussi monstrueux. Et dans Vosegus, qui rencontre un très bon succès.
Enfin, j’ai sorti le premier album d’un groupe parodique de punk hardcore Les FDP, on a fait un clip sur la bonne utilisation des ascenseurs haha c’est vraiment fun et débile ce groupe, j’adore. Je te mets le lien ci-dessous si jamais ça t’intéresse 😉 https://www.youtube.com/watch?v=cnex-TEjoSo
Malgré déjà 3 albums, vous êtes encore une jeune formation. Concrètement, quel est le meilleur moyen de vous soutenir ? Venir en concert ? Acheter du merch ?
Les deux !!! Le merch permet de soutenir le groupe et de participer au financement des futurs albums, mais son utilité première en particulier pour les t-shirts c’est de faire de la promo, d’en parler aux copains etc… Pour les concerts, oui bien sûr que c’est important de venir : pour faire vivre un spectacle il faut des spectateurs. Et puis venir à un concert, c’est aussi soutenir l’asso qui l’a organisé, la scène locale et j’en passe. Aujourd’hui les assos organisatrices rencontrent d’énormes difficultés à organiser leurs dates et festivals, dû à la baisse des préventes entre autres. Mais si on veut continuer à avoir une scène musicale diversifiée, il faut soutenir les assos en achetant les préventes pour leur permettre d’organiser correctement leur concerts, et d’éviter les fameuses annulations de dernière minute que l’on rencontre en ce moment.
Penses-tu que vous pourriez un jour – peut-être même est-ce prévu ? – faire appel à tout ce qui est financement participatif ? Que ce soit une cagnotte en ligne pour financer un clip, ou un abonnement mensuel en échange de contenu exclusif comme sur Patreon ? Cela est de plus en plus courant, comme si cela devenait un passage obligé pour faire vivre son groupe.
Oui on nous pose souvent la question, mais pour nous ce n’est pas comme ça que ça doit fonctionner, acheter des pré-co d’un cd pour soutenir le groupe ou faire un don ce n’est pas du tout la même chose. Et l’on a pas envie d’être redevable envers notre public. L’autofinancement c’est aussi une certaine forme de liberté pour nous. Et pour du contenu exclusif, je pense que l’on est vraiment pas assez gros pour faire ça. J’aurais aucune idée de quoi donner aux gens.
Maintenant, il faudra aller défendre ce nouvel album sur scène ! Avez-vous une tournée en préparation, des festivals de prévus ?
Pour le moment nous avons une date début août à côté de Paris mais l’événement n’étant pas encore sorti, je ne peux malheureusement pas te donner plus de détails. Et oui on a quelques projets qu’on aimerait bien réaliser, notamment avec les copains de TOTER FISCH mais rien d’officiel pour le moment.
Je te laisse conclure si tu veux ajouter quelque chose !
Et bien merci encore une fois à toi pour ton intérêt pour le groupe, et merci aux personnes qui prendront le temps de lire ces lignes que j’ai écrites. À vous, j’espère vous voir lors de nos prochaines dates, tu peux t’abonner à notre facebook et te faire la trilogie Infinityum quand tu partiras en vacances cet été tu verras, c’est sympa !!!
Sortie le 27/05/2022
Heart Of Metal Production
Merci à Rémi Baty d’Infinityum et à Elodie Jouault d’Aria Promotion pour la réalisation de cette interview !
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