Date de sortie : 26 février 2021
Genre : Metal gothique/ Rock progressif
Label : Napalm Records
Référence incontournable du metal gothique et de la scène portugaise, avec presque 30 ans de carrière au compteur, Moonspell revient en 2021 avec Hermitage. Le concept de cet album nous invite à réfléchir sur le monde actuel, en dévoilant une nouvelle facette du groupe, influencée par le bon vieux rock des années 70.
« The Greater Good » ouvre ce 12e chapitre de l’histoire de Moonspell. Quelques notes d’une guitare aérienne, puis la voix de Fernando Ribeiro nous interrogent : « How about we go in search of new land… » Premier titre dévoilé avant la sortie d’Hermitage, il est illustré par une lyric video assez déprimante, bien que seulement descriptive du monde qui est le nôtre. Pour accompagner sa réflexion sur la société, et la nécessité de s’en détacher, les musiciens se sont lancés dans la composition sans se restreindre à un style. Et c’est assez naturellement qu’ils sont allés piocher du côté du rock de Pink Floyd. Rien d’étonnant finalement, le groupe britannique a contribué à façonner le rock, et ce qui est devenu le metal actuel.
Après un « Common Prayers » heavy et rythmé, « All or Nothing » ralentit le tempo. Avec ce troisième titre, l’album prend une autre tournure. Premier vrai morceau atmosphérique de cet opus, il nous emporte durant 7 minutes avec une grande facilité, sans tomber dans le cliché où l’imitation. Tout y est : la voix grave et suave de Fernando, les claviers et les solos de guitare très prog, sans oublier la basse bluesy. On pense bien sûr à Pink Floyd, ou même Gary Moore… « Without Rule » penche vers des influences progressives au travers de claviers venus des années 70, peut-être empruntés à Emerson, Lake and Palmer. Ribeiro n’hésite pas à se mettre en retrait à plusieurs reprises. Il laisse aux instruments l’art de créer une ambiance planante, comme sur « Solitarian », interlude placé au milieu de l’album.
Cependant, le Moonspell metal n’a pas dit son dernier mot. Hermitage bénéficie d’une composition habile où les parties atmosphériques côtoient des instants plus agressifs. « Hermitage » nous sert des riffs et un chant crié typique, soutenu par des chœurs gothiques, à l’instar de « Apophthegmata ». « The Hermit Saints » montre aussi le Moonspell que l’on connaît déjà, mais quelle réussite ! Enfin, le groupe laisse son auditeur avec « City Quitter ». Un dernier morceau instrumental où le piano instaure une ambiance sombre. A savoir, certaines versions de l’album bénéficient d’un bonus track : « Darkness in Paradise », reprise assez fidèle de Candlemass.
Avec Hermitage, Moonspell nous montre une nouvelle facette de sa personnalité. Si le thème de l’ermitage et le son inspiré du rock d’antan caractérisent cette œuvre, il n’est pas un album passéiste, partisan du « c’était mieux avant ». Si l’écriture a commencé bien avant la pandémie, il est évident que celle-ci lui confère une signification particulière. Musicalement, la patte Moonspell est bien présente tout au long des compositions. Le groupe a pour habitude de chercher à différencier ses albums : nul doute que certains seront désorientés, même déçus. Les Portugais ont choisi de créer un album peut-être à contre courant des attentes. En tout cas, c’est un album sincère, créé selon leurs envies.
Au fil des écoutes, Hermitage se dévoile, s’apprivoise. Un album à écouter le soir, avec une lumière tamisée, en laissant son esprit s’évader.
Line-up Fernando Ribeiro : chant Pedro Paixão : claviers Ricardo Amorim : guitare Aires Pereira : basse Hugo Ribeiro : batterie
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