The T.A.W.S. | Interview

Le groupe français The T.A.W.S. m’a accordé une interview dans le cadre de la sortie de son nouvel album, From Ashes. L’occasion de faire connaissance avec ses musiciens et d’en apprendre un peu plus sur la conception des nouveaux titres.

Photo crédit  ©  Guillaume Guerin

Tout d’abord, que signifie le nom du groupe, et pourquoi ce choix ?

Elodie : Alors c’est Travel Across Windmill States, c’est-à-dire «Voyages à travers les pays des moulins à vent», référence à Don Quichotte. Mes textes sont remplis d’espoir, c’était une évidence en fait, avec ce combat et la perpétuelle recherche du meilleur.

Le groupe existe depuis 2011 : comment s’est-il formé ?

Benjamin : On jouait avec l’ancien batteur, Alex, depuis 6/8 mois à peu près, et on a commencé à rechercher une voix féminine, l’une de nos influences principales étant Paramore. Grâce à des connaissances communes, à la fac, j’ai pu entrer en contact avec Elodie. C’était en avril 2011. On a commencé à jouer ensemble, et de cette époque-là ne reste qu’Elodie et moi en fait ! Les aléas de la vie… On ne s’est jamais quittés en mauvais terme avec les autres musiciens. Maintenant il y a Victor (guitare lead), Romain (batteur) (et Charley, bassiste) ndlr). Mais du line-up originel, il n’y a que Elo et moi, et 11 ans après, on sort ce deuxième album.

Elodie : D’où le titre From Ashes… On renaît un peu de nos cendres !

Vous avez sorti un premier EP en 2012, puis un premier album, Beyond The Path. Comment ce dernier a-t-il été reçu à l’époque ?

Benjamin : Plutôt bien, on a été même très agréablement surpris car dans l’ensemble on a eu d’excellents retours. Il y a quand même souvent eu un petit bémol dans certaines chroniques qui nous reprochaient d’être un premier album un peu trop proche de nos influences. Sur le deuxième on a donc voulu travailler plus professionnellement pour essayer de les gommer. C’est vrai qu’avec le recul, quand on le réécoute, on sent les influences très marquées. Avec ce deuxième album, même si elles sont encore palpables, on a travaillé pour avoir notre propre son et non sonner comme les autres. 

Quand tu parles de vos influences, peux-tu détailler un petit peu ?

Benjamin : C’est très compliqué, car on ne vient pas tous du même univers. Pour le premier album, je me souviens avoir lu des chroniques qui disaient qu’il y avait l’influence de tel groupe, alors que personne ne connaissait le groupe en question ! C’est dû au fait que notre musique est vraiment un mélange de styles différents. Pour le deuxième album, l’influence est plutôt dans l’approche du morceau que le choix de faire tel ou tel type de riff. L’une des principales influences sur le premier album, c’est le groupe metalcore américain August Burns Red. Pourtant, à aucun moment on se dit “ce riff, c’est du August Burns Red”. C’est plutôt dans leur manière de réfléchir. On n’est dans l’esprit de, sans faire comme. 

Elodie : Moi, mon groupe, c’est les Red Hot, ça n’a rien à voir, mais il y a ce côté chanté “parlé”, “rappé”. Il y a aussi Papa Roach, ce genre de groupes que j’aime bien. Dans «Roller Coaster», j’avais envie d’apporter ça, je voulais un morceau de cet univers là. 

Victor : moi, de mon côté, on peut citer Slash, un des premiers guitaristes que j’ai écouté et qui continue de m’influencer encore aujourd’hui. Ensuite, il y a John 5, Dave Mustaine de temps en temps.

Romain : Et moi je ne viens pas du tout de ce milieu, j’ai un peu atterri là par hasard ! J’étais plus dans la variété, mais j’ai apporté mon jeu. Les parties batteries étaient déjà écrites, mais je les ai arrangées à ma sauce. 

Comment arrivez-vous à mixer tout ça et trouver un équilibre pour que ça plaise à chacun ?

Elodie : La patte de The T.A.W.S., c’est Ben qui l’amène. Avant, c’est lui qui arrivait en répète avec un nouveau riff, et chacun brodait autour. Moi comme d’hab, je fais ma ligne de chant et ensuite j’écris les paroles. Là sur ce nouvel album , on s’est dit, qu’on allait composait carrément devant l’ordi.

Benjamin : En fait, la guitare était branchée sur l’ordi, on balançait le métronome, et je trouvais des idées de riffs comme ça. Au départ c’était vraiment au feeling, et une fois la structure des morceaux composée, on a tout retravaillé derrière. L’album a été repoussé 3 fois à cause du covid. Au départ, l’album devait se faire en mars 2020. Finalement, on a enregistré en février 2022. L’objectif, c’était vraiment la cohérence, malgré des titres aux esprits différents. On a énormément travaillé sur les arrangements, les harmonisations, les samples… 

Vous diriez qu’il y a eu plus de difficultés à travailler sur ce deuxième album ? 

Benjamin : Oui, déjà parce que dans la composition, on s’est rajouté cette difficulté de changer complètement notre méthode de travail. Depuis 2011, on travaillait vraiment en répète. Là, on a eu une autre approche, et d’avoir plus de temps pour travailler, ça nous a poussé à aller plus loin. Quand on a un morceau qui au départ sonne plutôt bien, on a envie de faire encore plus pour qu’il sonne super propre. Techniquement, oui c’était plus dur !

Elodie : Oui, et puis, c’est le deuxième album, on a envie de monter d’un cran et de faire le maximum pour que cet album aboutisse à quelque chose…

Benjamin : L’objectif, c’est aussi de se professionnaliser. On l’a fait dans notre façon de composer et en répète. Maintenant, on a un ingé son qui bosse avec nous et qui nous permet de répéter dans de superbes conditions. On a signé avec Ellie Promotion/Ellie Publishing qui nous a permis de décrocher un contrat de distribution chez Season of Mist.

Elodie : Côté promotion, avant c’était M&O quand on été avec eux, maintenant, je m’en occupe moi-même avec Aria Promotion. Je suis allée au Hellfest cette année, à la fois pour The T.A.W.S. et Aria Promotion. 

Benjamin : Ce qu’il nous manque maintenant, c’est un tourneur. On y travaille sérieusement. Maintenant qu’on a réussi à atteindre ce niveau de professionnalisation, ce serait bien de faire de la scène. Là, on est à Diff’art à Parthenay, en résidence pour préparer la release party (qui a eu lieu le 9 juillet), ça fait une différence aussi par rapport à la sortie du premier album !

Elodie : On essaie de trouver des dates, mais c’est assez compliqué, et tourneur, c’est un métier à part entière ! Avec le covid, tout a été repoussé mais, on essaie de faire notre chemin, et on verra ensuite pour le 3e album et monter encore d’un cran !

Victor : Ouais, on a déjà une deadline pour le premier jet du troisième album ! 

Benjamin : C’est vrai, on aime bien se lancer des défis. Mais c’est vrai qu’on pense déjà au troisième ! 

Des idées déjà ?

Victor : Ouais, déjà deux ou trois petits trucs…

Benjamin : Oui, voilà. Après, quand je compose, j’y vais fond. Je m’enferme dans mon bureau pendant des heures, de 8h du matin jusqu’au soir, j’enregistre et ensuite je fais un tri. 

A suivre ! Mais revenons sur le deuxième et nouvel album ! Maintenant qu’il est terminé et sorti, y’a-t-il des morceaux que vous préférez ou qui vous ont marqué ? 

Elodie : «The Roller-Coaster», car comme j’ai pu y mettre mes influences à la Papa Roach etc. C’est un morceau assez personnel aussi, qui parle de montagnes russes de la vie. Parfois, on touche un peu le fond, mais on arrive toujours à se relever et faire face, même si on perd l’équilibre. 

Benjamin : «Mindgame», parce qu’on la co-écrit avec Elo. Dès le départ, il m’a tenu à cœur, c’était mon bébé et je voulais l’écrire. Je suis très content qu’il soit sorti en premier single, qu’on ait fait le clip. Après, il y a aussi «Struggle» et «The Roller-Coaster». J’aime pas trop écouter la musique que je fais, mais ceux-là, je ne m’en lasse pas. 

Romain : Je citerais ces deux là aussi. J’y retrouve plus mon jeu, et j’aimerais être dans le public pour les écouter et voir ce déchaînement. 

Victor : Difficile à dire, je pense que ces deux là sont dans mon top 3 mais impossible de les classer ou de dire lequel est mon préféré !

Elodie : Et toi Flora ?

Ah ! Question piège ! J’ai besoin de réécouter l’album encore… J’ai aimé «The Roller-Coaster», «Stuck», ou «What Belongs to You»…

Elodie : «What Belongs To You» est un morceau qui mixe un peu le premier album et le deuxième. On voulait qu’il y ait des morceaux du style d’avant, mais avec la patte d’aujourd’hui.

Benjamin : C’est le premier morceau qui a été composé et finalisé.

Comme vous me l’avez dit précédemment, vous travaillez dans l’objectif de tourner. Vous êtes allés en Russie il y a quelques années, c’est quand même assez étonnant.

Elodie : C’était à l’époque du premier album, quand on été chez M&O Music. On a été mis en relation avec un promoteur russe qui nous a calé 12 jours de concerts. C’était la première fois qu’on jouait hors de la France.

Benjamin : On s’est retrouvé à Tioumen, la porte d’entrée de la Sibérie, donc à 15 000 km de chez nous. C’est une autre culture.

Elodie : Très agréablement surprise pour ma part, ils sont très gentils, très curieux. Les gens essayaient vraiment de parler avec nous malgré la barrière de la langue. On n’a jamais autant pris de photos, signé d’autographe ou vendus de CD. C’était vraiment très agréable. On faisait beaucoup de route tous les jours, mais de savoir qu’on se levait le matin en sachant qu’on allait jouer le soir, j’ai beaucoup aimé et j’ai hâte de revivre ça. 

Benjamin : On a chacun noué des liens avec les gens avec qui on est encore en contact 4 ans après. On espérait vraiment y retourner pour le deuxième album, c’était même une évidence. Mais bon, avec le contexte actuel… 

En tant que musiciens et fans de musique, avez- vous avez derniers coups de cœur musicaux à partager ?

Benjamin : En ce moment, non, on a encore la tête dans le nouvel album. Après moi je suis très fidèle aux albums, il me faut du temps avant d’en changer. Dans les dernières sorties, je citerais la réédition de l’album d’Architects enregistré avec l’orchestre d’Abbey Road, for Those That Wish to Exist at Abbey Road. Ils ont à la fois des mélodies et des riffs d’une violence phénoménale. C’est un groupe qui fait aussi partie de mes influences, au même titre qu’August Burns Red. J’ai beau écouté leurs derniers albums en boucle, je découvre toujours des petits détails.

Elodie : Il y a Get The Shot qui a sorti un morceau vraiment sympa que je conseille à tous d’écouter. Et puis y’a Infinityum aussi qui a sorti son dernier album, The War.

Benjamin : Ah, et puis bien sûr, il y a la sortie du 20 mai de l’album des Fils de Pute ! C’est mon deuxième groupe, avec des anciens T.A.W.S. et Rémi, chanteur guitariste, le bassiste d’infinityum ! On a fait ça pour déconner mais on s’est retrouvés quand même à sortir un album. Avec tous ça, plus Elo qui est aussi dans The Black Vault, on a pas eu le temps de faire beaucoup de découvertes. Mais ça va venir, car l’écoute est la première étape avant la composition, il va donc falloir que je m’y remette ! 

Je vous laisse conclure ! Un message à faire passer ?

Elodie : Et bien, si jamais il y a des tourneurs qui lisent ceci… On aimerait vraiment défendre l’album sur scène, donc s’il y a quelqu’un qui aime ce qu’on fait, et qui est prêt à nous aider…

Benjamin : Et comme on a tellement bossé sur cet album, il ne sera pas déçu (rires). Les morceaux sont tous composés pour la scène, et on fait de la musique pour la partager ! Merci à toi pour cette interview.

Merci à vous et à bientôt !

Interview de The T.A.W.S. a été réalisée le 7 juillet 2022

From Ashes, le nouvel album de The T.A.W.S est sorti le 8 juillet 2022.

À retrouver en magasin, via Season of Mist et en commande en ligne

En écoute sur les différentes plateformes de streaming : https://id.ffm.to/fromashes

Flora

Rédactrice en cheffe et créatrice de Long Live Metal

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