Quelle belle affiche pour ce premier jour de novembre, mois consacré à la mort et aux défunts dans la tradition chrétienne. D’un côté les grecs du groupe au nom évocateur Rotting Christ, de l’autre les portugais de Moonspell. Le metal sombre n’est pas l’apanage de la Scandinavie. En tout cas, le public français est encore une fois au rendez-vous, le concert se jouera à guichets fermés.
Première fois que je me rends à la Machine du Moulin Rouge, autrefois nommée La Locomotive, malgré les nombreux concerts programmés depuis des années. Mon Papa y est peut-être même allé, dans les années 60-70 lorsqu’il vivait encore à Paris… il faudrait que je lui demande !
Silver Dust
Beaucoup de monde déjà dans la salle sur les 800 personnes attendues lorsque le premier groupe à jouer ce soir se présente. Je reste sur les marches au fond de la fosse pour apprécier la vue sur la scène entière. Silver Dust , groupe suisse en activité depuis 2013, propose un set travaillé, notamment sur la partie visuelle. Les musiciens jouent devant un écran proposant diverses images, dont un personnage féminin avec lequel le chanteur va interagir. On est dans un univers entre steampunk et gothique. Musicalement, nous avons affaire à un rock/metal gothique teinté d’electro. Le groupe donne tout ce qui a pour faire bouger la salle, mais cela reste une tâche difficile.
Si Moonspell est la tête d’affiche de la tournée, Rotting Christ reste quand même une pointure qui attire bon nombre de fans. Alors, quel groupe est le plus attendu ce soir ? Difficile à dire, ce qui est sûr c’est que l’on va se régaler.
Rotting Christ
Je cherchais quel sous-titre mettre pour ce paragraphe, j’hésitais entre « Rotting Christ écrase tout sur son passage » ou bien « Rotting Christ, la claque », plus court, plus simple. Parce que voilà quoi…
Rotting Christ, c’est plus de 20 ans de carrière, 13 albums et je ne sais combien de tournées… Personnellement, je possède seulement le petit dernier , The Heretics, et j’ai écouté les 2 précédents dans le train en venant afin de me mettre dans le bain. Autrement dit je suis loin de maîtriser le sujet, je ne connais donc pas tous les titres joués. Peu importe, le son est très bon, puissant, les musiciens nous plongent dans une ambiance lourde et sombre. Parfois, le live ne rend pas justice aux compositions des groupes, lorsque le son n’est pas de grande qualité, ou lorsque la voix est peu audible. Rien de plus frustrant. Ce soir, le groupe ne connaîtra pas cette déconvenue. La scène va à ravir aux musiciens qui je pense emportent tout le public dans leur univers.
11 titres ça peut parfois sembler une éternité… ou passer très vite. Heureusement, la soirée n’est pas finie !
Moonspell
Encore une fois, je ne suis pas là en experte de la carrière de Moonspell. Pourtant, cela fait déjà bien longtemps que le groupe sillonne le monde avec son metal gothique. Je connais plutôt le début de carrière, Wolfheart, et Irreligious, malgré ma découverte assez récente du groupe. Ce n’est pas grave, car ce soir le groupe va nous présenter leur dernier opus, 1755 mais aussi jouer des classiques.
Fernando Ribeiro entre sur scène, chapeau sur la tête, lanterne à la main, sur « Em Nome Do Medo », titre d’ouverture du dernier album. Celui-ci nous raconte la catastrophe de Lisbonne, en 1755 donc, un séisme destructeur, entraînant incendies, inondations et maladies. Les musiciens jouent devant un décor de cathédrale en ruines. Après quelques titres en portugais, le groupe passe à l’anglais avec des anciens titres « Opium », « Awake! », finalement quelques titres que je peux chanter ce soir. Pour ce qui est de la performance du groupe, encore une fois c’est très pro. Beaucoup de communication avec le public, Fernando s’exprimant en français, ce qui bien sûr crée beaucoup de proximité avec ses fans. Visuellement, nous avons affaire à un chanteur qui aime accessoires et autres costumes, celui-ci arborant un masque de médecin de peste, une cape ou encore une grande croix avec un laser ciblant la foule.
Avant le traditionnel rappel, « Alma Mater » permettra aux fans de montrer leur soutien en reprenant les « ohohoh » en choeur. Le set sera conclu par « Todos os santos » puis « Full Moon Madness », avant de chaleureux remerciements.
Moonspell nous aura proposé une prestation solide, dynamique. Le groupe semble satisfait de cette date parisienne, et les fans aussi. Un bien beau spectacle, les éléments visuels apportent ce petit plus presque théâtral, Fernando nous contant des histoires.
Merci aux groupes, merci aux organisateurs de nous offrir de si belles soirées.