Formé en 2021 à Tours, YERAO a sorti en décembre Seed, son premier EP composé de cinq titres aux influences variées. Chaque membre du groupe apporte son univers, du funk au jazz, du folk au hip hop, pour forger un metal accessible, invitant chacun à découvrir un genre parfois fermé aux non-initiés. La promesse d’un style ouvert, métissé et suffisamment accrocheur pour emmener des auditeurs peu habitués aux guitares et au chant saturé. Pari risqué ou gagnant ? En tout cas, les fans de néo et de metal hybride trouveront ici de quoi les ravir.
Dévoilé avec une sortie en single clippé, le morceau d’ouverture « Dark Flowers » dévoile une section rythmique lourde et une voix alternant chant clair, parlé et saturé. On peut penser à des références néo de la grande époque, mais ce serait éluder la facette progressive qui nous emmène dans une tout autre ambiance, presque éthérée. Avec son côté groovy et l’émotion véhiculée par un chant d’une grande maîtrise, ce premier titre de sept minutes présente un groupe au fort potentiel !
Si le groupe s’est donné l’objectif de mêler les genres, cela lui permet de surprendre et d’éviter de se laisser aller à des stéréotypes et des gimmicks trop entendus. YERAO se plait à nous emmener dans des directions parfois inattendues. Le mélodique et très rock « Burden of Time » offre une montée en puissance avant le ralentir le tempo et offrir des screams on ne peut plus metal. À l’inverse, « Evil Niaga » se présente d’emblée comme un morceau de pur néo rageur avant de basculer un instant dans une atmosphère plus planante. La variété de styles est toujours de mise sur les morceaux suivants, avec un « Live Again » aux sonorités thrash metal contrastées par un breakdown metalcore très actuel. « Dreaming Beyond » puise ses influences dans le grunge et le rock progressif, passant de ballade semi-acoustique à un metal parfois à la limite de l’indus.
Avec Seed, YERAO parvient à proposer des morceaux équilibrés, aux différentes personnalités, mais sans manquer de cohérence. Les musiciens se laissent porter par leur culture musicale étendue, au service de compositions travaillées. Un premier effort prometteur : déjà hâte d’entendre ce que le groupe nous réserve pour l’avenir.
2 réflexions sur « YERAO – SEED »