PROSAIC – Define Me Gravity

Date de sortie : 27 septembre 2025

Label : Owl Music Production

Genre : Metalcore/Metal moderne

Si tu aimes : Architects, As I Lay Dying

Instagram

Ce n’est pas un scoop si je vous dis que depuis quelque temps, la scène metalcore française connaît une véritable effervescence, animée par une nouvelle génération de groupes qui osent et proposent des projets extrêmement innovants. Parmi eux, on retrouve le groupe Prosaic. Fondé à Dijon en 2022 à l’initiative de Jérémie Carlet (basse) et Benjamin Doussot (Chant), le groupe réunit aujourd’hui cinq musiciens issus de formations metalcore et hardcore différentes. Ensemble, ils assument toutes les étapes de la création : écriture, composition, production, réalisation des clips, ce qui leur permet de conserver une liberté créative totale.

Leur premier single, « Arrogant », sort le 29 septembre 2022, suivi quelques mois plus tard du titre « Echos » en novembre 2022, et « Parallel » en avril 2023.  Les trois titres posent les bases de leur premier album, Define me Gravity, qui paraît presque jour pour jour trois ans après leurs débuts. L’opus repose sur huit morceaux où se mêlent guitares saturées, growl viscéral et puissant, le tout enveloppé d’atmosphères mélodiques. Les textes explorent des thèmes variés, mais qui nous ramènent tous à notre propre condition humaine.

Define Me Gravity s’ouvre sur « Parallel », un titre qui installe d’emblée une forme de dualité, tant par son thème, avec l’affrontement entre la réalité vécue et celle que l’on s’imagine, que par sa musicalité, où la guitare oscille entre clarté et riffs plus massifs, comme si elle traduisait les mouvements de l’esprit. La répétition des riffs crée une impression de spirale, hypnotique et envoûtante, qui nous enferme peu à peu dans une sorte de monde parallèle, technique que l’on retrouve également dans le titre « Portrait ».

Avec « Moments », le ton se durcit et s’intensifie. Le texte traduit une forme de saturation mentale, une lutte contre les voix intérieures et une quête de silence impossible. Le morceau mêle hardcore et metalcore, avec des riffs lourds et répétitifs qui illustrent l’obsession et le tourment, le tout, accentué par le growl oscillant entre rage et désespoir.

Le titre « Arrogant » s’impose comme un miroir sombre de notre société. Le texte dénonce l’arrogance humaine et son rapport destructeur au monde, dans une critique à la fois existentielle, écologique et sociale. La dynamique du morceau est portée par une guitare saturée et une batterie guerrière, ce qui crée une atmosphère presque apocalyptique. Mais la particularité de la composition repose sur l’utilisation de ce qui semble être un handpan, d’abord en ouverture puis comme fil conducteur tout au long du morceau. Cet instrument instaure une harmonie, en contraste total avec la rugosité du reste du titre. C’est une véritable ambivalence rythmique qui fait toute la force du morceau.

Les morceaux « Fragilize », « Echo » et « Nightfall » nous plongent quant à eux dans une autre facette de l’album : la vulnérabilité. Ils évoquent soit le passé qui nous hante, soit la descente dans l’obscurité, mais aussi la possibilité d’une renaissance. La musique devient ici plus introspective, comme une véritable traversée de nos zones d’ombre.

L’album se referme sur « Define Me Gravity », titre qui évoque le poids du passé. Il fait directement écho à l’artwork de l’opus: un corps suspendu entre ciel et terre, debout face à l’infini.

Prosaic propose un premier album construit sur des contrastes : mélodies hypnotiques contre riffs saturés, introspection contre explosion. La gravité devient métaphore de l’existence, du poids des émotions, de ce qui nous attire et nous définit. La voix, à fleur de peau, porte aussi bien la fragilité que la rage. Define Me Gravity est une expérience où chaque composition est une étape vers une forme de vérité intérieure.

Laisser un commentaire