Evanescence – The Bitter Truth

Date de sortie : 26 mars 2021

Genre : Rock / Neo-metal

Label : Columbia / Sony Music

www.evanescence.com

Evanescence a enfin donné suite à son 3e album éponyme avec The Bitter Truth. Si avec Synthesis le groupe a pu maintenir un lien avec ses fans, cet album n’était en fait que d’anciens titres réarrangés de façon orchestrale. The Bitter Truth permet donc d’apprécier à nouveau le son plus rock heavy qui a fait le succès d’Amy Lee et sa bande.

Evanescence… Rien que le nom nous rappelle l’adolescence, aux années 2000 et aux pantalons baggys, aux bracelets à pics et au khôl noir sur les yeux. Car Fallen sorti en 2003 reste le plus grand succès du groupe, et la référence de leur style, entre rock, neo-metal et gothique, selon les avis de chacun. Après pratiquement 10 ans de silence et un album expérimental, peut-on vraiment espérer avec The Bitter Truth à un retour aux racines ? Oui, même si le son a inéluctablement évolué.

L’artwork semble déjà préciser la direction choisie pour composer cet album rock sombre, teinté de pop, de metal et d’electro. Fini les pochettes dark, oniriques, place à un style plus simple, plus moderne. Malgré tout, le visage en gros plan peut être vu comme un clin d’œil à Fallen… Si comme moi, vous n’avez pas été convaincu par le premier single, « Wasted On You », pas assez rock, alors vous serez sûrement agréablement surpris en écoutant l’album dans son intégralité.

Après une introduction expérimentale, atmosphérique avec le doux « Artifact/The Turn », place aux guitares. « Broken Pieces Shine » conforte par son style définitivement rock, porté une section rythmique mise en avant. La batterie de Will Hunt claque, et la basse de Tim McCord donne toute son ampleur au morceau. Evanescence est bien un groupe, même si Amy Lee reste au centre de l’attention. La chanteuse semble d’ailleurs maîtriser sa voix mieux que jamais, évitant une interprétation trop maniérée. Si le combo n’a donc pas mis les guitares au placard, il intègre néanmoins quelques éléments pop ou electro : revenir après 10 ans avec un ersatz de Fallen n’aurait pas été pertinent. L’intro et le couplet de « Yeah Right » ont de quoi déstabiliser l’auditeur, avec ses touches pop à la Rihanna : on s’éloigne de l’univers gothique des débuts. « Take Cover » mêle guitares et machines, pour un titre à l’inspiration indus et à la mélodie entrainante. Quant à la ballade « Far From Heaven », elle bénéficie d’arrangements où les cordes accompagnent la voix et le piano d’Amy.

Mais une grande partie de The Bitter Truth nous offre un retour en arrière qui comblera les fans de l’époque faste, lorsqu’Evanescence inondait les radios et recouvrait les murs des chambres d’ados. Les riffs neo-metal de « Feeding The Dark », « Better Without You » et « Part of Me » trouvent aisément leurs places à côté d’anciens titres, assurant ainsi la continuité entre les albums. Et ils sont loin d’être de simples morceaux de remplissage sans originalité, plutôt des tubes en puissance. L’identité d’Evanescence se situe dans ces morceaux sombres et rock, que la production 2020 rend même plus puissants que les grands hits qui ont fait le succès des Américains. La dernière piste, « Blind Belief » conclut l’album avec une touche Fallen qui ravira les nostalgiques. Amy n’hésite pas à s’entourer de consœurs sur le single « Use My Voice ». On retrouve ainsi Sharon Den Adel (Within Temptation), Lzzy Hale (Halestorm) et Taylor Momsen (The Pretty Reckless). Il semble que la renommée du groupe attire, à moins que ce ne soit un besoin de se sentir légitime après une très longue absence… Le titre est plutôt réussi, mais honnêtement qui aurait reconnu les invitées sur une simple écoute ? Dommage de ne pas avoir exploité un peu plus les voix des autres chanteuses.

The Bitter Truth marque donc le grand retour d’un des groupes phares des années 2000, après une dizaine d’années de quasi-silence. Le groupe pouvait choisir entre se conforter dans son style pour retrouver ses fans, au risque de se ringardiser, ou carrément passer à autre chose… Bon nombre de groupes de l’époque a préféré se laisser aller à la pop mainstream (sans grand succès), le rock n’étant plus à la mode. Et bien, ce sera ni l’un ni l’autre : Evanescence continue de tracer sa route, sans être hermétique à des influences contemporaines, mais en évoluant toujours entre rock et neo-metal, oui même en 2021. C’est peut-être bien ça la surprise de The Bitter Truth.

Evanescence aussi attend la fin des restrictions sanitaires pour défendre sur scène son nouvel opus, qui nul doute passera cette épreuve haut la main. Le groupe doit se produite lors du Worlds Collide Tour à l’Accor Arena en septembre, en compagnie de Within Temptation.

Evanescence 2021
Line-Up :

Amy Lee - chant, piano, claviers, harpe
Tim McCord - basse 
Will Hunt - batterie 
Troy McLawhorn - guitare 
Jen Majura - guitare 

Flora

Rédactrice en cheffe et créatrice de Long Live Metal

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