Date de sortie : 13 septembre 2024
Label : Indépendant
Genre : Post Metal
Si vous aimez : Cult Of Luna, Chelsea Wolfe
Si l’audace était une mélodie, elle serait certainement à l’image du Grand Déclin, nouveau projet de Lussi (ex Mypollux, Lussi in the sky) et MaaAx (The Etherist, Dawn of the Tigers). Le duo nous propose ici un premier EP ambitieux mixé par Chris Edrich (Devin Townsend, Leprous, Klone), regroupant 4 titres aux sonorités ambivalentes entre envolées atmosphériques et musicalités brutales. Le groupe laisse libre cours à sa créativité en empruntant des éléments au post-metal, et en jouant sur l’introspection de ses textes.
Le titre « After the Dark » ouvre l’EP en posant les bases d’une ambiance immersive, aux structures musicales complexes. Le texte exprime une lutte entre obscurité intérieure et espoir de trouver la lumière et la paix, en se libérant des peurs et des douleurs passées. Le morceau monte crescendo, la voix est grave puis se fait petit à petit plurielle, entre chant clair et growl. Les deux techniques vocales se mélangent dans le refrain. Il y a un gros travail de guitare rejoint par la basse qui accentue par son jeu l’ambiance sombre du morceau.
« The Church of Blasphemy », porté par un premier clip aux allures post-apocalyptiques, exprime une profonde tristesse, une lutte intérieure contre des influences toxiques et un désir de se rebeller contre une existence imposée. La voix est puissante, l’occasion pour Lussi de confirmer qu’elle n’a rien perdu vocalement de sa superbe. La présence de la guitare renforce la puissance vocale et martèle de ses riffs toute la dynamique du morceau.
Le troisième titre, « Black Star », explore le thème de l’émancipation personnelle, de quête de soi, de détermination à briser les liens qui retiennent et à trouver sa propre lumière « I ‘ll never be the shadow of your shadow ». Contrairement aux deux premières compositions, la voix est plus cristalline, aérienne, légère dans les couplets. Il y a une volonté exprimée de s’en sortir et de parvenir à sa propre lumière intérieure. Le growl du refrain exprime la colère et affirme un désir d’émancipation. Les riffs de guitare se font crescendo et apportent une dimension émotionnelle riche et nuancée au morceau.
L’EP se conclut par le titre « In my Cave » qui évoque un état de souffrance intérieure à la suite d’une perte, au deuil d’une histoire qui prend fin. Il y a un besoin ardent de fuir la réalité, « (…) the meds (…) they keep me away from the moment you left ». La voix se fait plus douce avant de sombrer dans une sorte de folie dans les dernières secondes du morceau (voix déchirée, hurlement). Quant au growl, il intervient en arrière-plan comme un écho pour bien marquer le désespoir et la souffrance.
Des rythmes martelés, des riffs de guitare écrasants, une voix à la fois aérienne et puissante, des textes introspectifs, sont les caractéristiques de la musique du Grand Déclin. La structure même de l’EP propose des morceaux relativement longs (entre 7 à 8 min) et permet au groupe de développer des compositions nuancées en intégrant des changements de rythme, de tempo. Les morceaux sont de véritables narrations sonores aux thèmes centrés sur la lutte intérieure et la recherche de soi. Cet EP est un hymne de résilience et de détermination. On a hâte d’en entendre plus …
Crédit Artwork : Mathis Granval