DELAIN – Dark Waters

Delain - Dark Waters

Date de sortie : 10 février 2023

Genre : Metal Symphonique

Label : Napalm Records

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Delain revient de loin. Après le départ simultané de tous les musiciens ou presque, ne restait plus, seul contre tous, que son fondateur et principal compositeur, Martijn Westerholt. Ne souhaitant pas laisser sombrer le groupe qu’il a lui-même créé, il rappela d’anciens membres et en recruta de nouveaux. C’est ainsi que Dark Waters marque le retour de Sander Zoer à la batterie et du guitariste Ronald Landa, accompagnés par un nouveau bassiste en la personne de Ludovico Cioffi. Le plus difficile fut certainement devoir trouver une chanteuse au moins aussi talentueuse que Charlotte Wessels, ex-parolière et visage emblématique de la formation depuis sa création. C’est à Diana Leah, nouvelle venue dans la scène metal, que revient cette lourde tâche. Une fois ce nouveau line-up au complet, quelle direction donner à ce nouveau chapitre ? Si avec Apocalypse & Chill, sorti en 2019, Delain avait poussé sa formule un peu plus vers la pop-electro et alourdi ses guitares, Dark Waters offre un retour aux sources réconfortant.

Dès les premières notes de «Hideaway Paradise», nous voici plongés dans les eaux familières de Delain, reconnaissables entre mille et qui font la personnalité du groupe. Au programme donc, un metal ultra mélodique, éthéré, appuyé par des claviers omniprésents. L’enjeu de Dark Waters n’est certainement pas d’expérimenter ou de dérouter les fans. On aurait pu s’attendre à un changement assez marqué pour débuter cette nouvelle ère, mais Westerholt et son co-compositeur Guus Eikens préfèrent perpétuer le style qui a fait le succès du groupe. Personne n’est irremplaçable, pas même une vocaliste : Diana Leah surprend avec son timbre, assez proche de sa prédécesseur, épousant parfaitement le style Delain. «The Quest And The Curse» propose un metal symphonique assez classique rassemblant tous les éléments du genre : orchestration épique, chœurs majestueux, voix quasi lyrique et growl masculin. «Beneath» met en avant les synthés pop dans un morceau tourné vers le heavy/power par la présence du chanteur Paolo Ribaldini.

Après un trio résumant à eux seuls le son Delain, depuis April Rain jusqu’à Moonbathers, «Mirror of Night» ralentit le tempo avec une ballade heavy bénéficiant de la présence de Ruud Jolie, guitariste de Within Temptation. «Tainted Hearts» et «The Cold», bien que moins accrocheurs, inscrivent l’album dans la continuité mélodico-symphonique du groupe, permettant à Diana Leah de dévoiler un peu plus sa personnalité. Loin de s’essouffler pour autant, l’album assume son côté pop sur le plus gros tube de l’album, «Moth To A Flame», où Delain délaisse quelques instants son côté épique pour un metal aux relents electro dance. Le single «Queen of Shadow» rappelle Paolo Ribaldini pour un duo vocal captivant sur fond d’orchestrations synthétiques.

«Invictus» , décrit comme un mini-opéra rock, fait la part belle aux diverses sections vocales : chœurs épiques, backing vocals et chant lead de Diana entre pop et lyrisme. Pour lui répondre, Westerholt a invité un guest récurrent dans la discographie de Delain, Marko Hietala (ex-Nightwish). Sa présence, toujours appréciée, renforce l’aspect théâtral du morceau. Enfin, «Underland» clôt avec un metal cinématique, à la fois pop et orchestral. Les amateurs de piano-voix apprécieront une version épurée de «The Quest And The Curse» en guise de bonus track.

Avec Dark Waters, Delain affirme son style via un album dans la lignée des précédents, malgré un changement de line-up assez important. Pas de quoi déstabiliser Westerholt et Eikens, qui sont parvenus à remettre à flot un navire sur le point de couler, et à sortir un nouvel album avec une constance assez déconcertante. Le groupe a encore de beaux jours devant lui.

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