Date de sortie : 20 décembre 2024
Label : Napalm Records
Genre : Folk Metal
Cet album n’aurait pas dû sortir. Subway To Sally avait secrètement planifié de mettre fin à sa carrière et conclure sa discographie avec Himmelfahrt (2023). Mais face aux réactions ultra positives de ses fans, le groupe en a décidé autrement. Galvanisée par le succès de sa dernière tournée, la formation folk metal allemande s’est remis au travail pour nous proposer un nouvel album généreux, Post Mortem, comprenant 13 titres ainsi que 7 bonus avec des invités.
On entre dans l’univers de Subway To Sally avec une intro folk, mystique, chantée par une voix d’enfant. Puis arrive « Phönix », concrétisant la renaissance du groupe, évoquant l’oiseau mythologique de la résurrection. A l’écoute de ce titre, le constat est clair : le groupe est en parfaite santé. Rythmée, la musique allie parfaitement le metal mélodique et les instruments folk, et particulièrement le violon de Ally Storch. Bien sûr, les paroles sont en allemand, ce qui peut rebuter aux premiers abords, mais les refrains entêtants nous font vite oublier la barrière de la langue. Le single « Post Mortem » et le morceau suivant, « Wunder » nous entraînent dans une ambiance dansante, presque festive, invitant à célébrer la vie et des plaisirs qu’elle offre. Les amateurs de heavy/power reconnaîtront la voix de Georg Neuhauser sur le feel-good « Stahl auf Stahl » featuring Warkings. Une rencontre surprenante de deux univers qui fonctionne à merveille !
Mais Subway To Sally sait se montrer sous un visage plus sombre, comme sur le heavy « Nero » ou sur la ballade « Herz In Der Rinde » dans laquelle Eric Fish (chant) évoque l’amour qui disparaît. Les instruments et arrangements créent une dimension dramatique, voire cinématique, contrastant avec les guitares. Les thématiques évoquées au cours des titres sont généralement assez graves, le groupe ayant depuis longtemps troqué ses récits médiévaux pour des textes certes métaphoriques, mais critiquant bel et bien notre société actuelle. Le mélancolique « Atlas » et le gothique « Die Erbe Bebt » nous plongent dans une ambiance contemplative, invitant à la réflexion sur le monde, entre un constat amer et une lueur d’espoir nécessaire à chacun d’entre nous. Même lorsque tout semble perdu, il est toujours possible de trouver la force de continuer et de vivre, même post mortem.
La version mediabook 2 CDs offre 7 morceaux bonus, de quoi combler un peu plus les fans à l’approche de Noël. Il s’agit de morceaux de l’album revisités, parfois en anglais, grâce à la présence d’invités. Ainsi, on retrouve « Sorrowchild » (alias «Kummerkind») avec Anna Brunner (League of Distortion), « Phoenix » (alias «Phönix») avec Melissa Bonny (Ad Infinitum) et « Under The Banner » (Unter dem Banner) avec Dominum représentant le visage metal mélodque de Subway To Sally. Les 4 autres titres penchent plutôt du côté du folk avec «Atlas» et «Phönix» avec la présence du groupe folk metal allemand Tanzwut, «Lumpenslammer » avec Corvus Corax et «Wonders» avec Manntra.
Post Mortem prouve que Subway To Sally est bel et bien en vie, même après déjà 30 ans de carrière. Ce nouvel album, rempli d’hymnes à chanter en chœur (si, si !), rassemblera les amateurs de rock gothique, de power metal et folk. Et dire que le groupe n’avait pas prévu de sortir cet album !