Deux ans après un premier album éponyme, League of Distortion est de retour avec Galvanize. Mené par la frontwoman Anna « Ace » Brunner, déjà entendue chez Exit Eden, la formation allemande continue sur la lancée en proposant un metal moderne mélodique très personnel, entre textes sans compromis et influences inattendues.
L’album débute avec le single « Galvanize », qui, avec un tel titre, offre une représentation assez fidèle de ce deuxième opus : catchy, electro, avec un message d’émancipation. La voix rauque et puissante de Ace lance une invitation à briser nos chaînes : « Avec le morceau « Galvanize », nous voulons tous vous encourager à avoir l’audace de vous libérer de ce qui vous retient. Battez-vous pour la bonne cause, faites bouger les choses et devenez la meilleure version de vous-même. ». On continue avec les singles déjà présentés « My Hate Will Go On », deux morceaux toujours aussi accrocheurs avec leurs refrains à chanter à tue-tête.
Après ces quelques titres sympathiques, mais finalement assez classiques dans leurs styles, l’album prend une tournure beaucoup plus intéressante, avec un mélange des genres détonnant voire déjanté. Bien sûr, le groupe a déjà proposé par le passé des titres mixant metal et musique plus mainstream sur le provocateur « I’m A Bitch » par exemple, mais pousse le curseur plus loin sur Galvanize. « Suck My Blood » intègre une vibe pop et hip-hop dans sa mélodie et ses beats. Un morceau qui sonnerait résolument radio-friendly si ce n’était la présence des guitare et basse de Jim « Aro » Müller (Kissin’ Dynamite) et de Felix « Ax » Rehmann. « My Enemy » restera sans doute l’un des moments fort de cet opus. Rythmé, entre electro et musique actuelle moderne, le morceau passe même par un breakdown suivi d’un instant piano-voix où Ace troque sa voix saturée pour un chant plus apaisé. Un cocktail explosif ! Et cela continue avec « What’s Wrong With Her » – ou comment mixer reggae, rap et metal – dans lequel Ace s’énerve contre le manque de soutien entre les femmes.
Sur « In Our DNA », League of Distortion invite CYPECORE, groupe metal futuriste et compagnons de la tournée allemande au printemps. Le tempo ralentit, le morceau s’apparente à une ballade version heavy grâce à son refrain mélodique, plein d’émotions. C’est l’occasion d’apprécier un duo vocal masculin-féminin dynamisant l’album. Nul doute que la chanson prendra une dimension encore plus intense en live ! Le nouveau single « Crucify Me » nous ramène sur un rythme plus pêchu, où les éléments électroniques et la voix presque robotique de Ace donnent la parole à une IA crée par l’Homme qui devient une force supérieure à ses créateurs. « Anti-Hero » puis le très énergique « The Crown » viennent conclure l’album, démontrant toujours un grand soin apporté à la composition des mélodies.
Avec Galvanize, League of Distortion livre un deuxième album efficace et sans concession. Le quatuor se joue des étiquettes et assume totalement ses affinités avec divers genres : un véritable coup de frais dans la scène metal moderne.
