Date de sortie : 11 juillet 2025
Label : Mascot Records
Genre : Alternatif/Metalcore/Electro
C’est peut-être l’un des groupes les plus en vue du moment au Royaume-Uni. Soutenu par la presse spécialisée et accueilli par les meilleurs festivals de la scène alternative d’Outre-Manche, Calva Louise poursuit son ascension avec Edge of the Abyss, son quatrième album. Difficile de classer la musique du trio. Fondé par la Vénézuélienne Jess Allanic (chant, guitare, claviers), le Français Alizon Taho (basse, chœurs) et le Néo-Zélandais Ben Parker (batterie, chœurs) dans la capitale anglaise, ville créative et cosmopolite, Calva Louise incarne un véritable melting-pot culturel et sonore, où se croisent l’anglais et l’espagnol, où le metalcore flirte avec l’électro et la pop. Ajoutez à cela une production signée Gareth McGrillen (Pendulum) et une vidéographie un brin vintage et vous obtiendrez la bande son légèrement barrée de votre été.
«Tunnel Vision », titre d’ouverture, nous amène dans le monde tonitruant de Calva Louise. Après quelques douces notes pour nous tromper, le scream de Jess Allanic lance les hostilités, accompagné d’une section rythmique dynamique et de sonorités electro-metal, voire quasi techno sur le break, qu’on pourrait attribuer à un groupe comme Future Palace. « W.T.F. » continue sur cette lancée en affirmant un peu plus le côté accrocheur des mélodies portées la voix claire de la chanteuse.
Le single « Aimless » devrait à ce stade vous convaincre définitivement, ou non. L’univers de Calva Louise est assez peu commun dans la scène metal et divisera forcément. Mais ceux qui y sont plutôt sensible apprécieront ce morceau à la fois barré et catchy, avec son metalcore hispanisant inspiré par le flamenco et ses couplets en espagnol. La vibe continue sur « Lo Que Vale » et son chant entièrement en espagnol, créant une ambiance cinématographique à l’esprit punk. « Impeccable » revient sur une ambiance synth/darkwave métallique et un refrain qui semble écrit pour un morceau pop des années 80. Forcément, c’est fun, ça donne envie de bouger et reste facilement en tête. « Barely A Response » se tourne plutôt vers un rock alternatif toujours énergique, mais plus mélancolique dans sa mélodie.
En milieu d’album, « The Abyss » laisse de côté les guitares et les voix hurlées, jouant avec une ambiance un peu plus dark, presque mystique, où l’orgue se mue en une electro dansante, nous transportant directement en night club underground, et où la voix de Jess débite un texte telle une prière. « El Umbral » ose affronter un metal rageur aux musiques latines, qu’il s’agisse d’une rythmique reggaeton ou d’un refrain bossa nova. « Hate In Me » offre un aperçu assez représentatif de l’album, avec son mélange des genres où le piano est star lors d’un solo. Enfin, « Under The Skin » clôt l’album sur une touche un peu plus consensuelle avec un metalcore moderne mélodique, finalement assez étonnante.
Calva Louise propose avec Edge of the Abyss un album rafraîchissant et remarquable grâce à son petit grain de folie et le charme de l’espagnol, plutôt rare dans la scène metalcore actuelle. Bonne nouvelle : après sa tournée aux USA avec Sicksense en septembre, Calva Louise enchainera avec une tournée européenne en novembre en compagnie de Stay From The Path.
