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La carrière de Xandria n’a jamais été un long fleuve tranquille. Quand sa dernière vocaliste en date décide de quitter le navire en 2017, il en faut plus pour déstabiliser Marco Heubaum, fondateur et compositeur de la formation allemande, déjà habitué aux remous. Décidé à faire table rase du passé et à donner un nouveau souffle à son groupe, c’est avec un tout nouveau line-up qu’il décide de voir l’avenir. Avec The Wonders Still Awaiting, Xandria initie sa mue vers un metal symphonique moderne incarnée par la voix versatile de la chanteuse franco-grecque Ambre Vourvahis.
Longtemps comparé aux maîtres du genre Nightwish (époque Tarja Turunen), Xandria tente de s’en détacher pour intégrer de nouvelles influences. Il faut dire que le metal symphonique à voix opératique n’a plus le vent en poupe comme autrefois, ringardisé par une nouvelle vague menée par Delain ou Ad Infinitum. Marco Heubaum l’a bien compris en recrutant une chanteuse à la voix certes formée au classique, mais surtout pop et gutturale.
Bien sûr, l’ombre de Nightwish plane toujours sur les compositions de Xandria, qui ne renonce pas au côté grandiloquent du genre. Ainsi, The Wonders Still Awaiting s’ouvre avec «Two Worlds», pur morceau de metal symphonique de sept minutes renforcé par des chœurs majestueux et des orchestrations cinématographiques. «Reborn» continue dans cette veine plutôt classique, mais version single ultra efficace. L’addictif «You Will Never Be Our God» explore le côté heavy du groupe, avec le renfort de Ralf Scheepers (Primal Fear) et le death mélodique à la Arch Enemy. «The Wonders Still Awaiting» offre un titre de metal mélodique assez convenu malgré une montée en puissance réussie où la voix d’Ambre passe en un clin d’oeil de la pop au classique. Le single «Ghosts» offre un bon condensé du Xandria cru 2023 où la pop, le sympho et le death s’entremêlent.
Le groupe propose ensuite un peu de répit avec une ballade délicate, «Your Stories I’ll Remember» agrémentée d’instrumentations folk et des cordes de la musicienne Ally Storch (Subway To Sally). On repart avec le pop metal «My Curse Is My Redemption» aux allures de single potentiel, suivi par le remarquable «Illusion Is Their Name». Sur ce titre, Xandria s’offre un morceau de power metal ultra rythmé et teinté de death symphonique. Ambre y dévoile à nouveau un chant tantôt mélodique, tantôt extrême. «Paradise» ralentit le tempo avec son atmosphère power ballade non dénuée d’émotions. «Mirror of Time» expérimente avec un final très prog, quand «Scars» joue avec un contraste entre émotion et instrumentation heavy. «The Maiden and The Child» recentre Xandria sur un metal symphonique rythmé et aux chœurs appuyés pour soutenir un chant lead entre délicatesse et puissance. Enfin, le groupe clôture l’album avec le morceau final «Astéria». Ses sonorités orientales rappellent le dernier EPICA, mais Ambre parvient à lui insuffler une identité propre notamment grâce à quelques paroles en grec, renforçant l’atmosphère mystique du titre.
Avec The Wonders Still Awaiting, Xandria propose une œuvre assez variée et dense : pas moins de 75 minutes composent les 13 titres cet album ambitieux. Bien que toujours rattaché à un metal symphonique épique et mélodique, le groupe intègre de nouvelles influences à sa recette, la rendant plus savoureuse. Les prises de risques sont payantes, et pourraient enfin hisser Xandria parmi les plus grands du genre.
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