OPETH – The Last Will And Testament

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Date de sortie : 22 novembre 2024

Label : Reigning Phoenix Music

Genre : Death Metal Progressif

opeth.com

Il aura fallu attendre cinq longues années avant que les Suédois d’Opeth reviennent en force avec leur quatorzième album studio intitulé The Last Will and Testament. Un nouvel opus particulier où le groupe effectue un retour aux sources en incluant de nouveau dans ses compositions des éléments de Death metal avec des parties de chant growlé beaucoup plus agressives que ce à quoi ils nous ont habitués sur les tout derniers albums.

Ce nouveau projet est conceptuel et développe une histoire se déroulant après la première guerre mondiale, où trois enfants font face au décès de leur père et se retrouvent confrontés à la lecture de ses dernières volontés. Chaque titre est réfléchi comme un paragraphe du testament et plonge l’auditeur dans les secrets complexes de cette famille, qui doit désormais assumer les conséquences des actions passées du défunt.

Musicalement, The Last Will and Testament est une symphonie de contrastes. Les riffs lourds et les growls puissants se mêlent harmonieusement aux passages beaucoup plus mélodiques et au chant clair. Une atmosphère sombre, gothique et inquiétante plane sur l’ensemble des morceaux. Elle se caractérise entre autres par une ambiance sonore riche. Des voix interviennent en second plan, parfois sous forme de plainte ou parfois sous forme d’un chant lyrique. Il faut par moment tendre l’oreille pour les entendre. Cela instaure un climat mystique, comme si l’auditeur pouvait percevoir l’invisible.

Mikael Akerfeldt livre ici une performance vocale impressionnante. L’occasion de nous prouver une fois de plus (et même si on n’en doutait pas une seule seconde) qu’il détient l’une des plus belles voix du metal. Il semble passer sans effort du growl guttural aux mélodies éthérées avec une parfaite maîtrise et une grande puissance vocale parfois presque théâtrale.

Ian Anderson, membre de Jethro Jull, contribue également avec ses talents de flûtiste à la création de cet album. La flûte se mêle habilement aux guitares, le contraste est inédit presque expérimental et permet d’enrichir la texture musicale des compositions. La flûte apporte un peu de légèreté à la structure des morceaux. Ian Anderson intervient également en tant que narrateur en endossant le rôle du père disparu (morceaux 2 et 7). 

La réalisation est impressionnante. Chaque instrument, de la guitare à la batterie, s’impose avec une prédominance singulière dans l’architecture des morceaux. A noter qu’il s’agit ici de la première participation du batteur finlandais Waltteri Väyrynen (Paradise Lost, Bodom after Midnight) avec le groupe.

« A Story Never Told » clôture l’album. C’est un morceau qui se distingue par son caractère beaucoup plus mélancolique et acoustique. Il résume les thèmes centraux et apporte une résolution à l’histoire développée tout au long des pistes précédentes.

The Last Will and Testament est un album brillant qui montre qu’Opeth continue de repousser ses propres limites. Le groupe mêle habilement des éléments de Death metal et de narration conceptuelle et la contribution de Ian Anderson apporte une profondeur et une richesse musicale exceptionnelles. Nous sommes plongés au cœur même d’une histoire sombre, inquiétante, introspective presque mystique. C’est un album passionnant et envoûtant  qui marque le grand retour d’Opeth sur nos platines.

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