EPICA – Aspiral

Date de sortie : 11 avril 2025

Genre : Metal Symphonique

Label : Nuclear Blast

epica.nl

La sortie d’un nouvel album d’EPICA est toujours un évènement très attendu par les fans. Depuis The Phantom Agony en 2003, le groupe n’a cessé de grandir, rassemblant des milliers de fans dans le monde entier, jusqu’à devenir l’un des groupes majeurs de la scène. Ces dernières années ont sans doute marqué un tournant dans la carrière des Néerlandais. Des concerts dans les stades en ouverture de Metallica, des collaborations variées sur l’EP The Alchemy Project, et même un album solo pour leur chanteuse emblématique, Simone Simons. Plus ambitieux que jamais, EPICA déclare avoir voulu repousser un peu plus ses limites pour son nouvel album Aspiral, qui semble synthétiser la carrière du groupe, tout en ouvrant un nouveau chapitre.

Rien que la pochette exprime cette envie de nouveauté. Dénuée de logo, elle tranche avec les artworks des albums précédents de par son inspiration directe d’une œuvre du sculpteur Stanisław Szukalski. Plus précisément, il s’agit d’une sculpture en bronze réalisée en 1965 représentant le renouveau et l’inspiration, et qui porte le nom de… Aspiral. Voilà donc le point de départ choisi par EPICA pour son neuvième album. Le renouveau est présent dès les premiers instants. Oubliez les introductions orchestrales des précédentes productions : l’album débute sans préambule avec le hit single « Cross The Divide ». Le groupe serait-il à la recherche de plus de simplicité et d’efficacité ? En tout cas, le titre est à la hauteur de ses plus grands singles et emporte facilement l’auditeur avec son refrain entêtant et dynamique. Puis « Arcana » vient presque prendre le contre-pied en ralentissant le tempo. Aspiral n’est pas un concept album. Chaque titre présente une ambiance et une signification distincte, faisant écho aux différentes ères et inspirations du groupe.

« Arcana » assure la continuité avec Omega avec ses chœurs d’enfants et sa mélodie douce jouée au piano. Mais EPICA reste le groupe de metal symphonique épique et grandiloquent que l’on aime depuis des années. Les fans des plus anciens albums apprécieront le retour de la saga « A New Age Dawns » initiée sur Consign To Oblivion, sur trois morceaux d’environ sept minutes. «Metanoia », au cœur de l’album, est peut-être la pièce maîtresse : l’intro orchestrale et ses chœurs majestueux laissent rapidement place à une instrumentation heavy aux inspirations prog et extrêmes, où se répondent la voix cristalline de Simone et le growl caverneux de Mark Jansen. « The Grand Saga Of Existence » joue le contraste entre refrain lyrique et lumineux et moments très sombres. Le penchant du groupe pour les ambiances orientales n’a pas été mis de côté sur Aspiral avec « Eye of the Storm ». « Obsidian Heart » met en lumière la voix toujours somptueuse de Simone Simons sur une ballade très heavy. Théâtral, « T.I.M.E.» nous mène dans un monde burtonien, où une fête foraine vire au cauchemar… Le morceau, qui signifie en fait « Transformation, Intégration, Métamorphose et Évolution » invite l’auditeur dans un voyage à la découverte de lui-même. Le texte traite de l’art de mourir, ou, plus précisément, de la mort de l’ego, et des étapes nécessaires à franchir pour parvenir à un développement personnel et spirituel.

Aspiral apporte aussi son lot de nouveauté, avec « Fight To Survive », qui rappelle Edge of Paradise dans sa rythmique et ses arrangements electro et son inspiration cyber/futuriste. Un morceau un peu plus fun et terriblement accrocheur. « Apparition » se révèle comme l’un des morceaux les plus réussis grâce à une intro presque industrielle, un riff et un refrain somme toute assez simples, et des orchestrations bien dosées. Parfois, les recettes les plus simples sont les meilleures. « Aspiral » conclut l’album non pas avec son morceau le plus épique, mais avec une chanson à l’émotion palpable qui débute en piano-voix, avant un final majestueux.

Au fil des dix morceaux qui composent ce nouvel album, le groupe déploie toute la palette de son identité musicale, des ballades émouvantes aux pièces les plus grandioses. Le groupe alterne intensité, émotion et technicité avec aisance, se permettant même l’exploration de nouvelles idées. L’avenir nous le dira, mais Aspiral pourrait être un album de transition pour EPICA, à la fois fidèle à son histoire et à ses racines, et posant les bases d’une réflexion sur son besoin d’un renouvellement futur. Après plus de vingt ans de carrière, le groupe n’a rien perdu de sa superbe.

Laisser un commentaire