BILLY TALENT – Crisis of Faith

Date de sortie : 28 janvier 2022

Genre : Rock

Label : Warner Music Canada / Spinefarm Records.

billytalent.com

Billy Talent s’est-il assagi avec ce Crisis of Faith ? C’est ce qu’on pourrait penser lors de la première écoute de l’album. Au fil des années, le groupe canadien est parvenu à créer un son identifiable entre mille. La formule, faute de surprendre, s’est toujours avérée efficace, du premier hit «Try Honesty» en 2003, à «Afraid of Heights» en 2016. Si le style Billy Talent semble immuable, le quatuor/quintet a malgré tout décidé à varier sa recette.

Enfin une évolution avec Crisis of Faith ?

Le single «Forgiveness I + II» ouvre l’album : on retrouve toute se qui fait l’identité du groupe : les riffs de Ian D’Sa, la basse de Jon Gallant, la voix de Ben Kowalewicz. Jordan Hastings (Alexisonfire) remplace à nouveau Aaron Solowoniuk (toujours membre, mais souffrant d’une sclérose en plaques). Plutôt dynamique, le morceau est assez classique… jusqu’au break en plein milieu. Le rythme ralentit, une trompette vient appuyer le refrain, puis un saxophone se paye carrément un solo. Assez étonnant, mais rafraîchissant.

Sur «End of Me» le groupe fait appel à un invité, fait remarquable puisque les featurings sont rares chez Billy Talent : Rivers Cuomo de Weezer ! La chanson s’imprègne d’ailleurs du style du chanteur, plus pop que punk. Tempo ralenti, ambiance californienne… On ne peut pas dire que BT n’essaie rien de nouveau.

«For You», qui conclut l’album, pourrait aussi se classer parmi les titres qui apportent un peu de neuf au son du groupe. Mais cela manque de fougue, et laisse à l’auditeur une dernière impression mitigée, voire ennuyeuse.

Billy Talent reste Billy Talent

Pourtant, le reste de l’album reste à l’image du groupe. Le punchy «Reckless Paradise» et son riff à la «Devil In A Midnight Mass» (Billy Talent II), ou bien «I Beg To Differ (This Will Get Better)» rappelant «Diamons on a Landmine» (Billy Talent III) nous proposent tout simplement ce que le groupe sait faire de mieux : des morceaux énergiques et taillés pour le live.

«Judged» se positionne comme le petit brûlot punk rock de milieu d’album, à la manière de leurs amis d’Anti-Flag. Le texte dénonce d’ailleurs la société actuelle, dans ce qu’elle a de plus absurde et injuste. Suit certainement un autre titre phare de Crisis of Faith : «Hanging Out With All The Wrong People». Une section rythmique entrainante et un refrain accrocheur : voilà qui devrait satisfaire fans et nouveaux auditeurs.

«Reactor», sans être transcendant, sonne comme du Billy Talent classique, à l’instar de «One Less Problem». C’est sympa, mais ça reste plat, sans punch. Il manque le petit truc qui transforme une chanson cool en tube. Dommage.

Avec Crisis of Faith, Billy Talent nous montre qu’il est toujours capable d’écrire des tubes à l’efficacité redoutable. Le quatuor tente même de sortir de sa zone de confort en intégrant de nouvelles influences, avec succès, comme pour démentir un manque de créativité. Et en même temps, le groupe que l’on connaît bien est toujours là. Malheureusement avec des compositions inégales. Après autant d’absence, on s’attendait peut-être à plus. À trop ?