Date de sortie : 10/09/2021
Genre : Heavy mélodique
Label : Frontiers Music Records
7 ans après Shine, Anette Olzon revient avec un deuxième album solo, Strong.
Chanteuse dans Nightwish entre 2007 et 2012, Anette Olzon peut se targuer d’avoir participé à l’album le plus vendu du groupe (Dark Passion Play), et au plus créatif (Imaginaerum), à défaut d’avoir su fédérer les fans pleurant le départ de la soprano Tarja Turunen. Afin de tourner la page Nightwish, elle décide de revenir à ses premières amours, la pop, avec un album solo, Shine.
Si elle peinait à être appréciée à sa juste valeur dans la formation finlandaise, Olzon reste affiliée à la scène metal. Elle enchaîne les collaborations, avec notamment Russell Allen de Symphony X (Allen/Olzon), et Jani Liimatainen d’Insomnium et ex-Sonata Arctica (The Dark Element). Le tout en exerçant à temps plein son métier d’infirmière. Chapeau ! Aujourd’hui, la chanteuse suédoise revient plus forte que jamais et tant à nous le prouver avec ce deuxième album solo.
Strong, l’album metal d’Anette Olzon
À la première écoute de Strong, ce qui est sûr c’est qu’Anette assume son rôle de chanteuse metal à 100 %. Exit le rock doux du premier opus. Ici Anette Olzon a mis le paquet ! Nous avons ici à faire à un opus assez heavy, direct, aux influences power, symphonique et même électronique.
Pour la composition, la chanteuse a fait appel à Magnus Karlsson (Primal Fear), avec qui elle co-produit l’album. Le mixage a été confié à Jacob Hansen, qui a déjà travaillé pour Amaranthe, Epica, Evergrey et bien d’autres. Cela offre déjà un indice sur la direction choisie par Olzon pour cet album.
« Bye bye bye » donne tout de suite le ton : orchestrations et sonorités électroniques relèvent un metal mélodique au tempo rapide. Avec le single « Sick Of You », on continue dans ce style qui, disons le, est très efficace. Si à sa sortie le morceau n’a pas semblé convaincant, force est de reconnaître qu’il est plutôt catchy. Le chant masculin growlé de son mari Johan Husgafvel (Pain) est utilisé avec parcimonie, mais complète bien les compositions d’une touche d’agressivité.
Le côté pop d’Olzon lui permet de proposer des refrains vraiment accrocheurs. « Strong » reste en tête facilement, à l’instar d’un « Catcher of my Dreams » qui révèle sa puissance vocale. Exercice de style quasiment obligatoire sur un disque mélodique, Anette ne fait pas l’impasse sur la ballade, avec la jolie « Sad Lullaby ». L’album s’achève par l’épique « Roll The Dice », morceau power symphonique assez grandiloquent.
Influences VS personnalité
Malgré tout ce qui fait la personnalité d’Anette Olzon, à commencer par sa voix, difficile de ne pas capter les influences flagrantes de Nightwish (le riff et l’orchestration de « Fantastic Fanatic », entre autres) et d’Amaranthe (le côté moderne de « Parasite »). C’est sans doute ce que lui reprocheront beaucoup d’auditeurs à l’écoute de Strong. C’est bien fait, c’est sympa, mais l’album ne se contenterai-t-il pas de reprendre les groupes qui marchent en ce moment ? Difficile pour la chanteuse de se défaire de l’étiquette Nighwish : elle évoque d’ailleurs son départ dans le titre d’ouverture…
Cependant, les textes sont personnels et reflètent les expériences de la parolière, ou explorent des sujets d’actualité qui la touchent. Sur « Strong », elle parle de la pandémie du Covid et de toutes les difficultés engendrées à surmonter. « Sick of You » traite des relations abusives dont il faut sortir. Sur « Fantastic Fanatic », la chanteuse fustige les influenceurs qui vantent des produits « eco-friendly » tout en adoptant un style de vie très polluant. Même les politiques en prennent pour leurs grades dans « Parasite » ! Bref, Anette est énervée et elle le dit !
Quelques textes plus intimes sont bien sûr de la partie. Le touchant « Sad Lullaby » évoque le décès de son père des suites du Covid. « I Need To Stay » porte sur les relations entre parents et enfants parfois compliquées. La chanteuse a révélé ne pas avoir été très proche de son père. « Catcher of My Dreams » parle des cauchemars et terreurs nocturnes dont elle est sujette.
Avec Strong, Anette Olzon revient plus déterminée que jamais. Elle qui a mis 7 ans avant d’envisager sortir un deuxième album solo se dit prête à en écrire un troisième dès que possible ! Strong est un album solide, dynamique, bien écrit et à la production soignée. Si vous avez aimé la période Anette de Nightwish, si vous aimez la pop-metal à la Amaranthe, ce disque est pour vous ! Les autres passeront leur chemin. La chanteuse solo ne parviendra peut-être pas à rivaliser avec les plus grands du genre, même s’ils se montrent parfois peu inspirés… En attendant, Strong d’Anette Olzon est une petite bombe du metal mélodique qui vaut vraiment la peine d’être écoutée. A voir si l’effet euphorisant des premières écoutes dure avec le temps…
Sources : HD – Tuonela Magazine
ANETTE OLZON : Anette Olzon - chant Magnus Karlsson _ guitares Johan Husgafvel - basse, growls Anders Köllerfors - batterie
2 réflexions sur « Anette Olzon – Strong »