
Date de sortie : 29 août 2025
Genre : Viking Folk Metal
Label : Napalm Records
Liens : linktr.ee/manegarmoffical
2025 sera sans doute une année marquante pour MÅNEGARM. Des concerts lors des plus grands évènements de l’été (Hellfest, Wacken Open Air), une nouvelle édition de son propre festival, un anniversaire (30 ans de carrière !) et bien sûr, un nouvel album, toujours soutenu par Napalm Records. L’artwork de Edsvuren, dans la même veine que Ynglingaättens Öde (2022) suggère la continuité plutôt qu’un changement radical, le groupe suédois, fidèle à ses racines, nous embarquant à nouveau dans un voyage au cœur des terres vikings, entre combats sans merci et atmosphère contemplative.
« I skogsfruns famn », le morceau d’ouverture, composée en collaboration avec Tobias Rydsheim de Wormwood, nous sert tout ce qui fait la force de MÅNEGARM : un metal aux influences black (un genre plus exploité en début de carrière), des éléments folk mélodiques avec l’irremplaçable violon de Martin Björklund, et la voix tantôt rugueuse, tantôt claire, d’Erik Grawsiö. Une voix féminine apparaît en fin de morceau : il s’agit de Lea Grawsiö Lindström, fille de notre chanteur, que l’on avait pu découvrir sur le précédent album.
La musique du groupe est composée d’une palette sonore assez large, conduisant l’auditeur à expérimenter aussi bien la férocité du metal, que des instants où priment l’émotion et la simplicité. Ainsi, « Lögrinns värn » propose un morceau mélodique enjoué où brille la guitare durant un solo résolument rock’n’roll. Puis déboule « En blodvittneskrans », un single épique au rythme rapide où le groupe libère sa fureur et dévoile toute sa puissance. Le heavy « Hör mitt kall » se rapproche d’un metal plus traditionnel, à l’ancienne, auxquels s’ajoutent des éléments plus extrêmes : une ode au metal et à toute une génération d’artistes fondateurs du genre. « Till gudars följe » crée une ambiance plus festive et invite à la danse dans la chaleur d’une halle viking, grâce à son identité folk plus marquée. « Likgökens fest » se tourne vers des influences black metal symphonique, tandis que « En nidings dåd » ralentit le tempo et dévoile une facette un peu plus sombre et mélancolique, flirtant avec un esprit doom. « Skild från hugen » se déploie sur plus de 7 minutes, où le metal viking se pare de divers atours, du plus incisif au plus atmosphérique.
Entre deux morceaux de metal pur et dur, le groupe propose plusieurs moments de pause, laissant place à la beauté et la douceur, incarnée par la magnifique voix de Ellinor Videfors. Sur le folk acoustique « Rodhins hav », la chanteuse, amie et collaboratrice de longue date, honore la mémoire des hommes disparus en mer, en duo avec Erik Grawsiö. Seule sur « I runor ristades orden », elle évoque un voyage dont on ne reviendra peut-être pas. Autre invitée : Liv Hope Lenard, qui pose sa voix puissante sur le morceau « Edsvuren » dans un univers pagan se prolongeant sur « Ofredsfylgjor » où le chant des vikings se mèle à la nature. Une conclusion paisible invitant à l’évasion.
MÅNEGARM parvient à maintenir le cap sur Edsvuren, continuant son voyage au cœur des légendes et traditions nordiques. Si ce nouvel album n’apporte pas de grande surprise, il confirme simplement tout le bien que l’on pensait du groupe jusqu’alors. Le groupe signe ici un nouvel album à la fois riche et authentique, grâce à son travail de recherche et d’écriture soigné (si l’on se donne la peine de franchir la barrière de la langue) et sa maitrise dans la composition des chansons, quel que soit le style. Des atouts qui hissent MÅNEGARM parmi les meilleurs représentants du genre.