
Date de sortie : 4 avril 2025
Label : Klonosphère / Season Of Mist
Genre : Métal Progressif/Post Rock
Si vous aimez: Tool, Opeth, Oceansize, Leprous
Il y a des découvertes musicales qui vous captivent dès les premières notes, qui vous transportent dans un monde nébuleux et poétique. C’est le cas du premier album du groupe agenais Ash Twin Project. Porté par des textes directement inspirés de l’univers du jeu vidéo « Outer Wilds », leur album « Tales of a dying sun » plonge l’auditeur dans une rêverie à mi-chemin entre poésie et réflexion sociétale moderne. Fidèle à l’univers du jeu, l’opus se déploie autour de cinq titres flirtant avec la science-fiction tel un conte et offrant à l’auditeur une richesse instrumentale audacieuse et percutante.
Fondé en 2022, Ash Twin Project est un groupe créé autour du batteur et compositeur Thibault Claude. Les membres du groupe n’en sont pas à leur coup d’essai puisqu’ils font déjà partie de formations en parallèle (Prophetic Scourge, Titan, Silent Opera) évoluant dans le milieu du métal. Chacun apporte donc sa contribution et son propre style à l’élaboration des morceaux.
Les textes semblent tisser une toile entre le tangible et l’imaginaire et évoquent des thèmes universels tels que la finitude, l’observation de l’univers, les luttes intérieures face à l’inconnu, la quête de soi. À l’image du titre d’ouverture « Cœlacanthe », entraînant l’auditeur dans un monde à la frontière du rêve et de l’obscurité, on peut noter une tension constante entre lumière et noirceur, entre espoir et résignation. Musicalement, les compositions sont extrêmement riches et complexes. La dynamique des morceaux oscille entre des structures progressives et des passages plus ambiants. La voix d’Eglantine, tour à tour douce et cristalline, devient parfois puissante, presque transcendante, comme sur le titre « Isolation » (véritable coup de cœur personnel pour ce morceau). Le growl accentue ce duel entre lumière et obscurité et renforce la dynamique émotionnelle des morceaux. Les guitares jouent un rôle central, naviguant entre riffs lourds et mélodies beaucoup plus délicates, voire éthérées, elles sculptent les paysages sonores et appuient les émotions véhiculées par la voix. Quant à la batterie et la basse, elles créent un équilibre subtil dans leur jeu, alliant puissance et finesse, et insufflent une force supplémentaire aux passages les plus intenses.
« Tales of a dying sun » est un premier album ambitieux et audacieux aux structures musicales complexes, mêlant aussi bien des arrangements atmosphériques aériens que des passages aux crescendos beaucoup plus puissants. Nous sommes invités à un voyage cosmique, introspectif voire cinématographique où la lumière et la noirceur cherchent à trouver un équilibre.
Cover Art : Thibault Claude