SICKSENSE est un nouveau venu sur la scène metal américaine, en présentant le 28 mars dernier son tout premier album, Cross Me Twice, via Earache Records. Nouveau groupe, mais pas inexpérimenté, puisque mené par Vicky Psarakis (ex The Agonist) et Robby J.Fonts (Stuck Mojo). Suite à la sortie de deux EP plus que prometteurs, SICKSENSE a traversé une période difficile, marqué notamment par des changements de line-up. Une épreuve qui s’avère finalement positive : avec Cross Me Twice, la formation affirme clairement sa vision d’un nu metal moderne et singulier et sa détermination à se faire une place sur la scène actuelle.

Vous avez sorti votre album Cross Me Twice il y a presque deux mois maintenant. Que ressentez-vous ? Êtes-vous satisfaits de l’accueil des fans et des critiques ?
Rob The Ripper / Robby J. Fonts : Oh oui, absolument. Je pense que c’est une très bonne première sortie. Cela s’est déroulé aussi bien qu’on l’espérait. Ça s’est plutôt bien passé, donc, et grâce à cela on a aussi des opportunités de tournées intéressantes. Certaines sont annoncées, on travaille sur d’autres projets pour plus tard dans l’année, donc j’espère que ça se passera bien. Mais oui, l’accueil a été vraiment génial, surtout les ventes qu’on a faites au Royaume-Uni, c’était une grosse surprise (l’album s’est classé 10e des charts catégorie albums rock/metal au Royaume-Uni – ndlr) donc j’en suis vraiment content.
Killer V / Vicky Psarakis : Oui, et je pense que la plupart des gens qui l’ont écouté ont eu des choses vraiment cool à dire à son sujet, et je pense que c’est ce qui compte.
Avez-vous abordé ce nouvel album comme un nouveau départ pour le groupe ? Il y a eu beaucoup de changements, une nouvelle formation, un nouveau label. Même le son est différent, c’est presque comme un nouveau groupe.
Killer V : Oui, c’est sûr. J’ai l’impression que ça a donné le ton pour l’avenir de Sickense. On ne savait pas vraiment à quoi ça ressemblerait au début. On a juste mis toutes les idées sur la table, et ça s’est terminé comme ça, et je pense que c’est une bonne base pour la suite.
Pouvez-vous m’en dire plus sur le nouveau line-up ? Parce que il y a maintenant avec vous des musiciens différents. Comment c’est fait le changement ?
Rob : On avait le line-up précédent, celui de l’époque Kings Today et Fools Tomorrow, et ils travaillaient aussi sur cet album, Cross Me Twice. Mais ils avaient des soucis personnels et professionnels, alors on s’est séparés d’eux, car ils ne pouvaient pas s’engager sur ce dont le groupe avait besoin pour nous aider à avancer plus efficacement. On a donc trouvé notre nouveau guitariste, Phil, qui s’occupe aussi beaucoup de notre graphisme. Il a réalisé la pochette de l’album Cross Me Twice, et il a filmé et monté une grande partie de nos clips. Et peu de temps après, on avait toujours notre ancien bassiste, Sam, mais il a un peu lâché l’affaire à la dernière minute, ce qui nous a obligés à faire appel à Rich. Il a vraiment pris les choses en main à la dernière minute, deux semaines avant le tournage de notre premier clip, donc il a appris tout ce qu’il avait besoin d’apprendre pour l’instant, et il a fait un excellent travail. Et puis on a réenregistré beaucoup de morceaux avec eux deux, et ils sont toujours sur ce nouvel album. C’est comme ça qu’on les a eus. Et puis, oui, on avait Joe avant ça, notre batteur aussi. Il est arrivé avant les nouveaux membres, car le premier à quitter l’ancien line-up de Sicksense a été le batteur précédent, Cody.
Ce qui a changé aussi, c’est que vous avez déménagé, quittant Chicago pour l’Arizona.
Killer V : Oui, on a déménagé en Arizona, et ça a vraiment été le point de départ de beaucoup de changements qui se sont produits dans Sicksense, mais aussi dans nos vies en général. Je pense que la distanciation physique entre les gens montre vraiment si quelque chose peut fonctionner ou non. Et il est devenu évident que les sacrifices qu’on faisait pour notre musique, en allant constamment à Montréal, ne fonctionneraient pas dans l’autre sens. Alors maintenant, heureusement, Phil et Rich, ils ne vivent pas à Phoenix, mais ils sont très heureux de prendre l’avion et de venir ici pour répéter avec nous et faire ce qu’on a à faire.
Rob : Ouais, parce qu’en plus, on envisageait de déménager dans le Nord-Est, plus près du Canada, pour rejoindre nos autres groupes. Mais on a décidé de faire ce qui était le mieux pour nous. On est donc venus à Phoenix, et maintenant on a une base stable ici. Notre représentant de label est ici, notre booking agent vit ici, notre manager vit ici. C’est vraiment une bonne idée de déménager ici, parce que c’est génial, toutes ces ressources qu’on a maintenant, elles se trouvent ici, à Phoenix. On adore l’ambiance générale de Phoenix. On a trouvé que c’était l’un des meilleurs endroits de l’État. On est tellement heureux que ce soit notre nouveau foyer pour Sicksense.
Je crois que votre premier single du nouvel album était « On Repeat ». J’ai beaucoup écouté les EP précédents. À sa sortie, j’ai été un peu surprise, car il est tellement différent. Vouliez-vous surprendre les gens avec ce single ?
Killer V : Oui, oui, c’était le but. Ce morceau n’était pas le premier qu’on a écrit pour l’album, mais c’est celui qu’on a finalisé en premier et on l’a envoyé pour des tests de mixage afin de trouver qui allait le mixer et le produire. Il semblait donc plus prêt que les autres. Et c’était un peu ancré dans notre esprit : oui, ce serait le premier single, pas simplement parce qu’il est tellement différent de nos deux EP, mais aussi différent en général. Bon, je suppose qu’on pourrait dire ça de tout l’album, mais ce morceau, je pense, a été le catalyseur. On s’est dit qu’on faisait quelque chose de différent, au niveau sonore, qui ne ressemble pas vraiment à celui des autres groupes. Il y a des éléments et des influences de différents horizons, mais d’un point de vue global, pas vraiment. Je pense que c’est pour ça qu’on a choisi de sortir celui-là en premier.
Rob : Je pense aussi qu’il résume bien le son de l’album, ce qui est cool. Le seul truc un peu drôle, c’est que c’est le seul morceau où je n’ai pas rappé. Cross Me Twice est plutôt axé scream et heavy de toute façon, il y a beaucoup moins de rap, mais il se trouve que « On Repeat » n’en a pas non plus. C’est intéressant.
Ce qui est vraiment intéressant dans cet album, c’est que c’est un véritable album. Ce n’est pas juste 10 chansons à la suite, mais c’est un album pensé et travaillé comme tel, et cela le rend vraiment spécial.
Killer V : Ouais, c’est arrivé comme ça. Et j’avais l’impression que les chansons variaient beaucoup entre elles. Certaines sont en boucle, plus sombres, plus screamées, et d’autres, comme « Throwback » qui est moins heavy et plus axée sur le rap. Du coup, quand tous ces changements de line-up ont eu lieu, j’étais juste assise avec les chansons et j’essayais de trouver comment combler le fossé et rendre le tout plus cohérent. Et c’est là que j’ai commencé à travailler sur les claviers et le sound design de l’album, et j’ai ajouté, les mêmes sons et textures sur toutes les chansons, y compris les deux interludes. Et je pense que ça a aidé, comme si ça avait tout assemblé, ça a permis de créer une connexion et une cohésion pour un seul album, ce qui ne veut pas dire que sans ça, ça n’aurait pas été le cas, mais je pense que ça a juste un peu plus solidifié ça.
Rob : Je pense que ça a aussi un rapport avec ce qu’on traversait à l’époque, émotionnellement et au niveau des paroles. On traversait une période difficile à ce moment-là. Et dans tous mes groupes précédents, j’écrivais plutôt sur des sujets de critique sociale. Alors je voulais me lancer un défi et me dire : « OK, écrivons des paroles et des chansons plus personnelles et émouvantes pour cet album. » Et c’est comme ça que ça s’est passé. Au final, ça a été : « OK, on enchaînait les chansons émotionnelles. » Et puis, il y avait moins de critique sociale et plus de ça. Donc je pense que tout s’accordait parfaitement. Et puis, oui, Vicky a tout lié musicalement avec ses claviers et son travail de production avec Joey. J’en suis vraiment fier.
Oui parce que Vicky, tu n’es pas seulement chanteuse. Tu as fait beaucoup plus sur cet album, et c’était peut-être la première fois que tu faisais autant de choses ?
Killer V : Oui, à ce niveau-là, définitivement la première fois, je n’avais jamais fait ça sur une sortie professionnelle auparavant. J’ai fait quelques trucs sur les EP, mais j’avais fait tout le travail de clavier en deux jours environ, c’était vraiment un coup de dernière minute. Alors qu’ici, je pense que ça fait partie intégrante du son. Il y a littéralement des moments dans les chansons où le groupe ne joue pas, où tout n’est que claviers et sound design. Donc je trouve ça vraiment cool qu’on passe par toutes ces dynamiques différentes.
Évidemment, l’un des atouts de cet album, c’est vos deux voix, parce que c’est tout simplement dingue ce que vous pouvez faire. Vous pouvez rapper. Vous pouvez screamer. Vous pouvez chanter. Vous pouvez tout faire ! Alors comment travaillez-vous ensemble pour créer les mélodies et les paroles ? Comment vous partagez-vous le travail ?
Vicky : Merci. Au cas par cas, chanson par chanson. Il n’y a pas de formule unique. On écoute juste la chanson qu’on a, et on se dit : « OK, telle partie a besoin d’être criée, ou telle autre a besoin d’être chantée ou rappée.» On en discute, puis on commence à écrire des idées thématiques avec les paroles, en fonction de l’émotion que la musique nous procure ou de ce dont on a envie de parler. Et puis, comme il n’y a pas de formule, certaines chansons peuvent finir par être des chansons sur lesquelles je prends la tête, ou Robby. C’est juste… suivant comment les choses se font, je suppose. On n’est pas forcément très méthodique. On se base beaucoup sur le feeling, sur ce qu’on a envie de faire sur le moment.
Rob : Oui, et d’autres chansons sont collaboratives. Je pense que pour certaines chansons, comme « On Repeat », par exemple, Vicky a écrit la majorité des paroles, même pour mes parties. Il n’y a qu’une seule section de cette chanson qui est un couplet que j’ai composé, mais ça donne le ton. Parfois, si on laisse un auteur-compositeur ou un parolier s’en charger, on peut ensuite se répartir les voix à un autre moment. Comme pour « Masquerade Parade », c’est ce qui s’est passé. J’ai écrit les paroles de cette chanson, et on s’est dit : « C’est comme ça que ça sonne si bien. Vicky peut chanter une phrase, et puis je termine sa phrase avec quelque chose, parce que c’est en quelque sorte écrit par la même personne. » Donc, dans ce cas-là, j’ai écrit celle-là, puis on a décidé de partager le chant entre ceux qui étaient les plus aptes. Mais il y a aussi d’autres chansons, comme « Throwback », sur lesquelles on a collaboré. J’ai écrit une partie, puis Vicky m’a dit : « D’accord, laisse-moi écrire l’autre partie », et elle a fait son truc, et on a travaillé le refrain ensemble, on a trouvé des paroles ici et là.
Oui, « Throwback » est vraiment cool, vous y évoquez vos jeunes années, votre histoire…
Killer V : Merci. C’est une chanson vraiment spéciale pour nous.
Est-ce que travailler et faire partie d’un groupe ensemble a toujours été une envie pour vous ? Car, pour ceux qui ne le savent pas, vous êtes un couple marié.
Killer V : Non, c’est juste venu après. On ne s’est pas dit qu’on allait monter un groupe ensemble. C’est arrivé comme ça, et on a suivi le mouvement.
Rob : L’occasion s’est présentée de travailler avec ma femme. Alors je me suis dit, d’accord, on la saisit. Je l’ai invitée à le faire. Je me suis dit, c’est logique de le faire, là, maintenant. Mais avant, il y avait toujours ce truc dont nos amis plaisantaient. Du genre, pourquoi ne pas monter un groupe ensemble ? Et on s’est dit, oh, ça pourrait être compliqué, et ça l’est. Mais on y est, et on fait en sorte que ça marche. On trouve un moyen de faire en sorte que ça marche, donc c’est sympa.
Maintenant, parlons d’un morceau phare pour moi, « Masquerade Parade », je pense que c’est ma chanson préférée. Et le clip est aussi très intéressant.
Killer V : Le clip est sans aucun doute celui qui contenait les idées les plus étranges, cool et psychédéliques. Il contenait le plus d’éléments par rapport aux autres clips, comme les nombreux jours de tournage, les différentes scènes, les arrière-plans et les environnements, etc. Et c’est probablement aussi notre chanson la plus heavy de l’album, je crois. C’est notre chanson la plus metal.
Rob : Je pense que, thématiquement, les paroles parlent de la société et des gens qui vous entourent, qui vous poussent toujours à penser comme eux. Et c’est un peu le même concept que nous voulions pour le clip. C’est comme une parade où il n’y a qu’une seule chose à faire : avancer. Il n’y a pas le temps de réfléchir, de reculer ou de faire des allers-retours. Ça coule de source. On passe d’une scène à l’autre au fil des paroles et du clip. C’est vraiment cool de ce côté-là.
Killer V : Ou comme une parade où les gens suivent aveuglément ce qu’on leur dit de faire. Je pense que c’est plus une chanson sociétale, pas forcément politique. Vu le monde dans lequel nous vivons actuellement, on a l’impression que beaucoup de gens sont comme les caisses de résonance des autres. Ils ne s’arrêtent pas une seconde pour réfléchir, genre : « Attendez, est-ce que je pense vraiment tout ce que je dis, ou est-ce que je le dis juste parce que d’autres m’ont dit de ressentir ça et que je ressens ça ?» Je pense juste que beaucoup de gens ne s’arrêtent pas pour réfléchir. Ils parlent et agissent avant de réfléchir.
Et le refrain de « Mascarade », c’est la seule partie que j’ai écrite. C’est un peu l’inverse, je compare tout le bruit autour de vous à des vautours, parce que les vautours attendent juste que vous soyez dans une situation de faiblesse pour se nourrir de vous. Et moi, je me dis simplement : « Eh bien, ignorez-les. » Fais juste ce que tu veux. Je pense que plus de gens devraient s’arrêter, réfléchir et se dire : « Bon, qu’est-ce que je pense vraiment, et pas ce qu’on me dit », ce qui, je crois, arrive à tout le monde à un moment ou à un autre de la vie, je ne sais pas quand. Parfois, c’est trop tard.
Rob : C’est un peu comme une chanson sur la pression sociale, là, on dit : « Ouais, les gens veulent que tu penses exactement comme eux. » Et parfois, c’est normal de se dire : « Tu sais quoi ? Je ne suis pas d’accord avec ça. » On pourrait peut-être en parler ? Mais on vit dans une société où les gens ne veulent pas en parler. Ils veulent juste se mettre en colère contre toi et t’insulter.
Et tu te dis : « Bon, je vais faire ça à la place, peu importe. Je vais faire mon truc quand même. » Et je pense que les derniers couplets du refrain de Vicky parlent davantage de ça. Je vais simplement me défendre, même si les gens ne sont pas d’accord avec moi et veulent me démolir. Je me dis : « Bon, au fond de moi, je sens que je fais ce qui est juste, ou que je crois en ce qui est juste.»
Et d’autres personnes peuvent ressentir la même chose. Cela ne signifie pas nécessairement que les deux camps ont raison ou tort. C’est juste une différence d’opinion et de style de vie. Voilà de quoi il s’agit.
Juste après cette chanson de l’album, il y a « In This Carousel ». Je ne sais pas si c’est seulement moi ou pas, c’est peut-être très bête de ma part, mais la première fois que j’ai écouté l’album, j’ai cru qu’il n’y avait qu’une seule chanson. Je veux dire, le riff de guitare qui suit, j’ai cru qu’il faisait partie de « Masquerade Parade ».
Rob : Parce que ça connecte.
Killer V : J’ai fait ça exprès : en écoutant tout l’album, tout se connecte. Mais il y a des chansons où la musique ne s’estompe pas ou ne s’arrête pas. Elle continue, tout simplement. Et je pense que c’est un de ces moments. Ouais. Je pense, parce que « Masquerade Parade » se termine sur beaucoup de tension et de sentiments étranges. Et puis « In This Carousel» arrive comme un coup de poing. C’est la chanson la plus rapide de l’album. Et elle arrive avec ce riff de guitare qui donne l’impression de tourner en spirale. Et puis, ça vous fait voyager, avec des hauts et des bas, bien sûr. Mais je pense que le simple fait de composer la liste des titres de l’album a été assez facile aussi. C’était comme un voyage. Et je me suis dit : « OK, juste après cette chanson, qu’est-ce que je veux ressentir ? Voilà ce que je veux ressentir.» Et « In This Carrousel » est probablement notre chanson la plus émouvante. Elle est sombre et lourde émotionnellement. J’ai donc pensé qu’elle était tout à fait appropriée après « Masquerade Parade ».
Aussi, comme tu l’as dit, « Follow Me » est la dernière chanson. Et elle convient parfaitement comme dernière chanson.
Killer V : Oui, parce que j’ai l’impression qu’on est un peu détruit émotionnellement dans les deux chansons précédentes.
Et puis « Follow Me » arrive et ça ressemble plus à une résolution à tout ce qu’on ressent. Il y a une pointe d’espoir, mais c’est plutôt une résolution. C’est comme : « Je vais bien. » Tout ira bien. Et ensuite j’espère que vous aurez envie de réécouter l’album en entier.
Rob : C’est un album cool dans son déroulé, comme Vicky l’a mentionné. Il commence avec une ambiance différente, avec une certaine fierté et une certaine vantardise. Et puis, à mi-chemin, il y a une sorte de contrôle de l’ego qui vous abat. Et puis, au fur et à mesure que l’album avance, il devient un peu plus introspectif. Et puis, il devient de plus en plus sombre, vous plonge dans un endroit encore plus sombre. Et puis, il se termine avec « Follow Me », où on n’a pas l’impression que les choses sont réglées. Mais on sent qu’il va se passer quelque chose ensuite. Je ne sais pas comment l’expliquer, ce qui sera peut-être lié à notre prochain album, ou peut-être pas. Mais on verra bien. J’aime bien la fluidité de l’album. Et Vicky a vraiment bien fait le travail de composition du tracklisting. C’est très logique et c’est une aventure amusante. Et puis, oui, ça se termine comme ça a commencé. Ce sont les notes finales, comme une boucle. On peut l’écouter en boucle.
Oui, et il y a des interludes, où l’on peut entendre des extraits des chansons, c’est une bonne idée.
Killer V : Oui, les interludes ont été conçus comme ça. Après avoir terminé les huit chansons, je me suis dit : OK, qu’est-ce que je peux faire ici ? Et je voulais faire… L’une d’elles est une sorte de préfiguration de ce qui va suivre. C’est « Fever Dream ». Elle utilise des morceaux de chansons qui arrivent plus tard dans l’album. Et puis « Here Come All the Memories » est juste un retour en arrière, en gros. Parce que je voulais… Je savais que les deux interludes allaient être très similaires, car je les fais tous les deux et j’utilise des éléments similaires de l’album. Alors je me suis dit : « OK, comment les différencier un peu ?» Et c’était l’idée que j’avais à ce moment-là.
Vous avez sorti plusieurs clips. Je sais que ça fait partie de la promotion de l’album, mais est-ce aussi un moyen d’ajouter des visuels aux chansons ? Vous aimez ça ?
Killer V : On aime bien monter les clips. On aime trouver des concepts et des idées qui collent à la chanson. On ne veut pas juste se dire : « OK, on va tous filmer une performance dans une pièce.» À moins que la chanson ne le demande, bien sûr, et que ça colle à l’ambiance, mais on aime se mettre au défi et se demander : « Quel visuel vous vient à l’esprit en écoutant la chanson ? Est-ce que tout le groupe est ensemble ? Est-ce qu’on est séparés ? Quelle couleur voyez-vous ? » On en retrouve beaucoup sur cet album. Avec « Wildfires », on voit beaucoup de jaune et d’orange, évidemment, avec « On Repeat », on voit beaucoup de rose et de violet, comme sur la pochette de l’album. C’est amusant de voir comment le cerveau associe la couleur à la musique. Parfois, ça peut aussi être le point de départ d’une vidéo, juste la palette de couleurs.
Rob : Oui, c’était intentionnel avec les couleurs dont Vicky parle. On avait les couleurs de la pochette de l’album et on voulait que notre premier clip, qui s’appelait « On Repeat » , reflète cela. C’est pourquoi on y a intégré les fleurs qui apparaissent sur la pochette de l’album. On a donc intégré tout ça pour que, lorsque les gens voient enfin la pochette ou la pochette, ils se disent : « Ah, maintenant tout ça a du sens. »
Et je voulais aussi dire que je ne considère pas Sicksense comme un groupe traditionnel. Je le vois comme un projet multimédia. Tous ces éléments artistiques sont importants pour moi et pour le groupe dans son ensemble. On fait tout nous-mêmes. Je fais les dessins de la pochette de l’album, puis Phil les reprend et les rend vraiment bien, parce que je dessine comme un enfant. Ensuite, on se met vraiment à l’œuvre sur les idées de clips. Vicky et moi, on discute avec Phil. Et puis, c’est Phil qui les réalise et les monte.
On crée même nos propres designs de produits dérivés. C’est Phil qui les conçoit. Et puis, je sérigraphie même les t-shirts. C’est vraiment amusant. Et c’est comme si la musique était le support autour duquel on construit toutes ces autres activités artistiques. J’aime ça. Mais les clips sont vraiment très importants pour moi, même si l’industrie ne semble plus s’en soucier autant. La tendance est plutôt aux reels façon TikTok, très courts, qu’on filme dans différents endroits et qu’on diffuse. Mais j’aime l’idée générale.
Pour moi, chaque clip est comme un petit court-métrage ou un petit film. Et puis, c’est cool qu’on puisse les relier entre eux, comme dans un grand projet. C’est un peu comme regarder un film avec l’album. J’aime bien ça. Et on a aussi deux autres clips. On a vraiment tout donné avec cet album. On va donc en faire d’autres dans les prochains mois.
Vous avez donné un concert pour la sortie de votre album et d’autres concerts aux États-Unis. Je crois que c’étaient vos premiers concerts en tant que groupe. Je ne sais pas si vous aviez déjà fait des concerts avec les EP. Je ne sais plus.
Killer V : On n’a joué que deux concerts à Montréal pour les EP. Au total, le groupe a joué moins de 10 concerts à ce jour. Donc oui, on débute.
Oui. Vous avez donc une tournée avec SpineShank, Adema, je crois, aux États-Unis. Je me souviens de ces groupes quand j’étais plus jeune, je les voyais dans les magazines !
Killer V : Oui, moi aussi ! C’est vraiment une tournée Nu Metal.
Rob : Ce sont des légendes. Et il y a aussi The Union Underground. C’est en fait Union Underground et SpineShank en co-tête d’affiche. Et oui, on est très excités. Ce sont des groupes qu’on écoutait quand on était gamins. Alors c’est cool de tourner avec eux plus de 20 ans plus tard.
Killer V : Oui. Si on nous l’avait demandé, si ça se serait produit. Comment on l’aurait su ? C’est cool. C’est cool aussi, pour notre première tournée, de jouer dans ces salles, avec des groupes établis. Je pense que le public sera intéressant aussi, car il y aura beaucoup de gens de cette époque, de cette génération, probablement de la fin de la trentaine à la quarantaine, voire la cinquantaine. Mais j’ai vu beaucoup de ces gens amener leurs enfants aux concerts aussi. Et on a vu que les jeunes ont aimé Sicksense aussi, donc ça va être fun.
Rob : Oui, on a vécu ça avec Snot. On a pu faire les tout premiers concerts de reformation de Snot, qui ont eu lieu cette année, en 2025. Et Snot en fait encore plus. On va rejouer avec eux au milieu de cette tournée à Flint, dans le Michigan, c’est cool. Mais oui, on vient de le vivre avec eux. Comme le dit Vicky, des fans de leur époque sont venus les voir et ils ont amené leurs enfants qui sont plus proches de notre âge. Et les jeunes nous ont vraiment appréciés, donc c’était vraiment sympa. C’était comme si les parents nous aimaient, les jeunes nous aimaient. On est donc très reconnaissants que The Union Underground et SpineShank nous emmènent en tournée, car ça nous ouvre un nouveau public, où les plus âgés nous trouveront et se diront : « Oh, vous savez quoi ?, Ce jeune groupe est bon. » Et peut-être qu’ils emmèneront leurs jeunes avec eux. Et ce sont tous des fans de longue date que vous construisez à partir de différentes générations, ce qui est vraiment cool et excitant. On a hâte. Ça va être amusant.
Vous pensez qu’il y a un vrai revival du Nu Metal, quand on vois une tournée comme celle-ci ?
Killer V : Oui, c’est sûr. Enfin, je ne sais pas comment ça va finir. Je ne pense pas qu’on va forcément revenir à une époque où les gens se diraient encore : « Oh, le nu metal, c’est nul.» Je pense que c’est là pour rester, d’une certaine manière, mais peut-être que l’engouement retombera un peu et qu’un autre genre apparaîtra. Mais je pense que beaucoup des très bons groupes de Nu Metal ne sont jamais partis. Ils donnaient encore des concerts. Et ceux qui sont partis, maintenant que c’est le cas, c’est l’occasion pour eux de revenir et de toucher les gens avec la nostalgie, tu vois ? Donc je ne peux pas prédire ce que ça va donner dans 5 ans, mais il y a vraiment quelque chose ici au USA, je ne sais pas comment c’est en Europe. Honnêtement, je vois beaucoup de jeunes groupes essayer d’avoir un groove new metal plus américain. Ils ont découvert que ce n’était pas vraiment à la mode il y a 10 ans, alors j’espère que ça va perdurer, parce que j’aime ce genre de musique. Je pense qu’elle est plus moderne et plus intemporelle, mais seul le temps nous le dira.
Rob : Oui, je pense qu’il y a beaucoup de groupes, comme nous, qui sont arrivés sur la scène avec un son nu metal classique. Au cours de la dernière décennie, beaucoup de ces groupes ont contribué à ce renouveau du nu metal avec les jeunes groupes. Mais je ne sais pas ce qui est arrivé en premier, l’œuf ou la poule. Est-ce à cause des jeunes groupes qu’il y a maintenant un plus grand engouement pour les anciens groupes qui reviennent et font leur truc ? Les gens sont super excités. Ils affichent complet pour tous ces concerts. Je ne sais pas ce que c’est, mais je n’ai pas besoin de savoir. Je pense aussi qu’avec des groupes comme nous, on a peut-être commencé avec un son nu metal classique et traditionnel, mais on évolue aussi. Je pense qu’il y a beaucoup de groupes nu metal qui sont plus nu metalcore et qui ont beaucoup d’éléments deathcore, comme Ten56., qui est génial, et qui est plus heavy. Je pense qu’on dérive aussi dans cette direction, où la musique devient plus sombre et heavy. Je trouve ça cool. C’est comme s’ils avaient une évolution naturelle. Et oui, c’est excitant à voir. Et je pense aussi que ça se reflète dans le monde de la pop aussi. Si on écoute, on voit beaucoup de trucs comme Billie Eilish qui ont un son plus sombre, qui reste pop. Mais c’est plutôt des thèmes plus sombres, ce qui est intéressant, et les rappeurs deviennent plus heavy, incorporant des trucs heavy et commençant à hurler, ce qui est tout simplement excitant. Je sais que je prends une direction différente, mais j’adore ça. Je suis excité par l’état actuel de la musique.
D’ailleurs, êtes-vous d’accord si je vous qualifie de groupe de nu metal ?
Killer V : Je pense que oui, parce que je pense juste que c’est un genre musical qu’on reconnaît quand les gens entendent parler d’un nouveau groupe de metal. Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est tellement différent des autres genres de metal. Si je te disais que tel groupe est un groupe de power metal ou de thrash metal, tu vas savoir et t’attendre à un certain son. Je pense que le nu metal a toujours été très ouvert. Parce que même parmi les groupes qui l’ont popularisé, tu sais, tu vas de Korn à Linkin Park, en passant par Limp Bizkit. Tous ces groupes ont un son différent,je pense que le spectre sonore a toujours été plus large au départ, donc je pense que c’est pour c’est adapé pour nous, parce que je pense que notre son est tellement différent qu’on ne peut pas vraiment l’appeler un genre spécifique. Alors, au lieu de dire qu’on est dix genres différents, disons simplement nu metal.
Rob : Je pense que le seul problème maintenant, c’est qu’il y a des anciens fans, et des musiciens de l’époque…
Killer V : Non, ce n’est pas un problème, c’est que certaines personnes se disent, « quand je pense au nu metal, je pense à Korn, alors je m’attends à ceci ». « Quand je pense au nu métal, je pense à Limp Bizkit. Donc je m’attends à ça », mais ce sont juste des gens fermés d’esprit. Ce n’est pas un problème.
Rob : C’est un débat. Certaines personnes pensent que le nu metal vient d’une certaine époque. Je me dis, d’accord, ça pourrait l’être, mais tu sais, si tu essayes de faire ce son aujourd’hui avec un groupe plus jeune, ou même avec un groupe de l’époque, et que tu continues à le faire, c’est de la musique nu metal. Mais peu importe comment tu appelles ça. Cela nous va !
Je dois vous demander, pour les fans qui se posent la question, si vous avez pour projet de venir en Europe ?
Killer V : Ouais, non, pas encore. On veut évidemment y aller. Mais c’est juste que c’est d’un point de vue logistique et financier, ce serait beaucoup plus difficile pour nous, donc je crois que le groupe doit d’abord faire quelques tournées aux États-Unis et se construire ici. J’ai l’impression que notre public européen grandit avec le temps et j’espère qu’on pourra y arriver bientôt, peut-être pour le prochain album. Mais on y travaille toujours. On essaie toujours d’en faire plus, on verra.
Je voulais aussi parler de l’importance pour vous de créer une communauté. Parce que vous êtes sur Patreon, Vicky tu es aussi sur Twitch…
Killer V : Oui, c’est vrai, ça a toujours été très important pour moi en tant qu’individu, mais pour Sicksense aussi. Je suppose que ça a commencé avec mon enfance et les groupes que j’aimais. À l’époque, il y avait des newsletters, des street teams et tout ça, et maintenant Internet facilite grandement la connexion entre les gens et leurs groupes préférés. Je pense que c’est vraiment important, car la musique nous rassemble, et l’une des façons dont les gens aiment se connecter, c’est à travers leurs groupes préférés. Donc, si Sicksense peut aider les gens à le faire, je suis totalement pour. Et puis, c’est vraiment cool avec les concerts, comme cette tournée par exemple, ou même le concert en tête d’affiche qu’on a donné. Il y a des gens qui voyagent pour venir aux concerts et qui laissent un message pour savoir si quelqu’un d’autre de cette communauté va à ce concert. Je pense que ça rassemble les gens et ça partage cet amour de la musique. Donc, ça a toujours été important pour nous et ça le sera toujours.
Rob : Oui et on répond toujours aux commentaires en ligne, bons ou mauvais, on répond à tout le monde, et quand on nous voit en personne, on parle toujours à tout le monde. On est plus heureux de passer un moment ensemble, c’est vraiment sympa et amusant. Vicky vient de dire que c’est cool qu’à travers le groupe, on puisse offrir des expériences à d’autres personnes qui n’auraient pas forcément voyagé avant, mais qui se disent : « Oh, tu sais, je vais venir d’Europe et venir aux États-Unis pour voir le concert, parce que tous mes amis de cette communauté seront là », donc c’est super pour moi aussi, je suis content qu’on puisse offrir ce moyen de communication aux gens, c’est très important pour nous, donc c’est vraiment cool. Plus de groupes devraient le faire. Aimez vos fans, vraiment !
On arrive à la fin de cette interview, y’a-t-il quelque chose que vous souhaitez ajouter ?
Killer V : Merci de nous avoir accueillis et merci d’avoir apprécié l’album.
Rob : Non, on est vraiment excités et très heureux. On verra bien ce que le prochain chapitre de Sixsense nous réserve. On veut juste faire plus de concerts, pour promouvoir cet album. Et j’espère qu’on pourra commencer à travailler sur de nouveaux morceaux. Je suis toujours impatient de travailler sur de nouveaux morceaux.
Et en attendant, on a deux autres vidéos qui arrivent donc.
Killer V : Une ce mois-ci et peut-être une en juillet, je ne sais pas, peut-être pour la tournée, mais une plus tard ce mois-ci, c’est sûr.
Merci beaucoup pour ton temps.
Merci beaucoup, j’espère à bientôt !
Rob : À très bientôt, merci beaucoup Flora.

SICKSENSE – Cross Me Twice
Sortie le 28 mars 2025 via Earache Records

Vicky Psarakis – Killer V : chant, claviers
Robby J. Fonts – Rob The Ripper : chant
Rich Regier – The Gothfather : basse
Phil Lykostratis – Agent Phil : guitare
Joe Polizzi – Smokin J: batterie
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