
Date de sortie : 25 avril 2025
Label : Arising Empire
Genre : Métal moderne/Metalcore
Le 27 juin 2024, un jeune groupe de metalcore marseillais remplace au pied levé, sur la Mainstage du Hellfest, le groupe phare du festival Bad Omens, qui déclare forfait seulement trois semaines avant le show. La prestation du groupe fait sensation : elle est percutante, époustouflante et maîtrisée, et ce malgré le manque de répétitions et une scénographie préparée dans l’urgence. Ce groupe, c’est Landmvrks, qui compte déjà à son actif près de 10 ans de carrière. Mais reprenons depuis le début. En 2014, le groupe se forme à Marseille et sort son premier album « Hollow » en autoproduction en 2016. Deux ans plus tard, le quintet signe chez Arising Empire et sort son second album « Fantasy ». Fort de son succès grandissant, le groupe sort en 2021 « Lost in the waves » largement salué par la critique et le public. Ce live au Hellfest va donc marquer les esprits et permettre au groupe d’accélérer son ascension dans la cour des grands. À partir de là tout s’enchaîne : les dates de concert s’accumulent, incluant une tournée européenne et un Olympia « sold out » début 2025. Parallèlement à cette tournée, la formation planche sur un nouvel album. Loin de se reposer sur ses lauriers, le groupe a le goût du challenge et cherche à harmoniser, sur de nouvelles compositions, toutes ses nombreuses influences. Car oui, l’ADN même de Landmvrks est un joyeux mélange des genres. Metalcore, hardcore, rap et hip-hop sont la base même de leur musique.
C’est dans ces circonstances que va naître l’album « The Darkest Place I’ve Ever Been ». Composé de onze titres, l’opus a pour thème principal la santé mentale et explore des sujets tels que la souffrance intérieure, la résilience et la quête de soi. Chaque morceau résonne comme une histoire, oscillant entre espoir et désespoir, évoquant aussi bien des démons intérieurs, des relations toxiques et complexes ou encore une volonté de se relever malgré les épreuves. Cette dualité entre lumière et noirceur se retrouve musicalement, le groupe parvenant à fusionner une énergie brute avec une sensibilité mélodique. On passe d’explosions de riffs lourds et de breakdowns extrêmement efficaces à des moments beaucoup plus vulnérables, comme si chaque note était à fleur de peau et au service de l’émotion. Le groupe casse les codes et n’aime pas se mettre de barrières. La richesse de leurs influences leur permet de gérer avec audace et perfection le mélange des styles. Ainsi, on retrouve des clins d’œil à Kendrick Lamar sur le titre « Creatures », Linkin Park sur « The Great Unknown », quelques touches de Death métal et de Rage Against the Machine sur « Requiem ». Vocalement Florent Salfati joue avec perfection sur des variations vocales impressionnantes et passe avec une totale assurance d’un chant clair mélodique, au growl, au scream, au rap et adopte même un flow à la Eminem sur les titres « Deep Inferno » et « Blood Red ». Le titre « Funeral » vient conclure ce quatrième opus dans un style inattendu, piano/voix où Florent nous offre, de sa voix presque éraillée, un grand moment de sensibilité. Le groupe laisse également une place de choix à la langue de Molière puisque le français côtoie l’anglais dans une grande fluidité (« Creature », « La Valse du temps », « sombre 16 », pour ne citer que ces morceaux).
Visuellement, cet album est l’occasion pour le groupe de s’orienter vers une nouvelle direction artistique. Les cinq singles déjà diffusés (« Creature », « A Line in the Dust », « Blood Red », « Sulfur » et « Sombre 16 ») font l’objet d’une série de clips conceptuels où les membres du groupe voyagent entre cauchemar et réalité à travers les étapes d’un traumatisme psychologique, et où ils se métamorphosent progressivement en démons. On notera le travail colossal réalisé sur la production des clips avec un hommage tout particulier à l’univers des jeux vidéo et à la trilogie du Seigneur des Anneaux, où l’on retrouve une créature semblable à Sauron et un anneau maléfique, tous deux servant de fils conducteurs à l’histoire et reliant les clips les uns avec les autres. La vidéo du titre « Blood Red » fait écho à l’artwork de la pochette de l’album qui a été entièrement réalisée à la main par Guy Mishima. Dans ce clip, on retrouve un personnage flottant dans une barque de fortune sur un fleuve semblable au Styx, le fleuve des enfers. Dans l’artwork, le Styx est séparé en deux par la lettre V elle-même soutenue par deux personnages imposants, dignes représentants de deux mondes distincts. D’un coté un monde renvoyant au désert que chacun(e) peut être amené(e) à traverser dans sa vie et de l’autre une ville antique, vestige du passé dans lequel on reste enfermé, bâti par nos peurs et qui nous empêche d’avancer. Le choix des couleurs n’est pas anodin puisqu’elles viennent contrecarrer l’univers même des textes. Elles sont positives et évoquent la couleur de la mer et du soleil, en rappel direct à la ville de Marseille, dont est originaire le groupe.
Avec « The Darkest Place I’ve Ever Been », Landmvrks continue d’enrichir son style et monte en puissance en s’aventurant dans des territoires sombres et sincères. En mêlant intensité brute et profondeur émotionnelle, le groupe signe probablement l’un de ses albums les plus personnels et consolide un peu plus son ascension dans le paysage du metalcore national et international.
A noter qu’en 2025, Landmvrks prendra la route pour une tournée internationale, parcourant à la fois l’Europe et les États-Unis. La France ne sera pas oubliée avec des dates incontournables comme un concert au Zénith de Paris le 31 janvier 2026. Vous retrouverez également le groupe sur les plus grandes scènes de festivals tels que les Eurockéennes, les Francofolies, Garorock et bien d’autres.
Cover Art: Guy Mishima